La coalition contre le châtiment suprême en a appelé aux partis, lundi à Rabat, lors de la conférence qu'elle a organisée en célébration de la journée mondiale contre la peine de mort. Dans un exposé où il a retracé l'évolution de la perception et de la pratique de cette peine au Maroc, Abderrahim Jamaii, coordinateur du mouvement, a dit son sentiment que les choses n'avanceront dans le bon sens sur ce plan que quand tous les acteurs politiques et sociaux auront pris conscience des enjeux de la partie et de la nécessité d'aller de l'avant sur l'un des droits fondamentaux qui commandent tous les autres. Le porte-parole de la coalition qui s'est dit en outre inquiet de ce que le Maroc n'est pas souscrit au 2ème protocole au pacte international des droits civils et politiques, a estimé que tous doivent s'émouvoir de cette situation et a invité les partis politiques en particulier, à prendre prétexte des législatives pour inclure dans leurs programmes le droit à la vie. C'est une nécessité logique, a-t-il estimé en prenant appui sur le fait que ce droit à la vie a été constitutionnalisé par la Constitution du 1er juillet. Le texte fondamental ayant reconnu ce droit, il n'est que naturel que les acteurs politiques et sociaux en défendent l'exercice, a-t-il laissé entendre. L'avocat a en outre déclaré que la suspension de l'exécution des condamnations à mort que le Maroc observe depuis 1993 ne présage pas de l'attitude qu'il prendra vis-à-vis de cette question à l'avenir. Il a estimé que les associatifs, comme les politiques, comme les hommes de lois et les juges doivent se donner la main pour amener les autorités à bannir la peine capitale. Il a précisé qu'en 2010, quatre jugements à la peine capitale ont été prononcés par les tribunaux. Il a estimé aberrant cette situation contraire à la constitutionnalisation du droit à la vie, aux recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation et aux Orientations que SM le Roi a donné aux rédacteurs de la nouvelle Constitution. Il n'est que temps de consacrer la primauté du droit international sur la règle interne et d'abolir la peine de mort, a-t-il affirmé. Il a laissé entendre que la coalition pourrait être amenée à emprunter d'autres voies pour persuader de la nécessité de bannir la mort comme sanctions aux crimes. Il faut s'attaquer aux causes en même temps qu'il faut sévir en deçà de la mort, a-t-il dit en laissant entendre que la coalition pourrait en appeler aux instances internationales pour amener les autorités à composition.