L'assemblée générale de la coalition internationale contre la peine de mort se tient du 24 au 26 juin à Rabat. Les militants se disent déçus que leur plaidoyer n'ait pas trouvé écho dans la nouvelle Constitution. Un long combat dont les fruits se font encore attendre. Dans les rangs des abolitionnistes de la peine de mort, la déception est grande depuis que le texte de la nouvelle Constitution a été décliné par le souverain. « Nous avons attendu et espéré que notre appel soit entendu par la constitutionnalisation de l'abolition de la peine de mort, mais notre plaidoyer n'a pas trouvé d'écho favorable», regrette le coordinateur de la coalition marocaine contre la peine de mort, Me Abderrahim Jamaï. Alors que les travaux de l'assemblée générale de la coalition internationale contre la peine de mort se tiennent ce week-end à Rabat, les militants marocains montent au créneau. «Nous campons sur notre position, nous ne comptons pas céder !», prévient Me Abderrahim Jamaï. Et de préciser que les abolitionnistes marocains continueront à frapper à toutes les portes jusqu'à ce que leur voix soit entendue. «Nous demandons à ce que le nouveau code pénal en cours d'examen actuellement prenne la décision d'abolir clairement la peine de mort. Nous espérons que le ministère de la Justice et le CNDH nous donneront raison », souhaite le coordinateur de la coalition marocaine. Réunissant plusieurs ONG, dont l'Association « Adala », l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et l'Observatoire marocain des prisons, cette coalition espère vivement que sa doléance soit concrétisée par le nouveau Parlement qui fera suite à la transition stipulée par la Constitution. En attendant, cette coalition est consciente de la nécessité de jouer la carte de la pression. «Nous avons fait appel à des politiques, partis et groupes parlementaires. Plusieurs, dont l'USFP, le PPS et la gauche unifiée, sans oublier les centrales syndicales nous soutiennent. Mais notre problème se situe dans le conservatisme que prône le PJD», confie Me Abderrahim Jamaï. Mentalités et/ou principes de l'Islam, les arguments islamistes font de cette revendication « un blasphème » ni plus ni moins. « Nous ne cessons de leur expliquer que ce que nous demandons n'est pas l'abolition de la peine de mort dans le Coran, mais dans le code pénal ! », s'insurge le coordinateur de la coalition. «Ce que nous demandons n'est pas l'abolition de la peine de mort dans le Coran, mais dans le code pénal !». Abderrahim Jamaï. L'islamisme autant que le conservatisme ne jouent pas en faveur des abolitionnistes qui devront certainement prendre leur mal en patience. Pour eux, la démocratie et la reconnaissance des droits de l'Homme (droit à la vie) ne laissent aucun autre choix au Maroc sauf celui d'éliminer la peine capitale de sa législation.