Présidente de l'association l'Heure Joyeuse, Mme Leila Cherif, a incité la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) à l'accompagner dans son action pour la réinsertion des jeunes en situation précaire. «Il faut oser et innover pour permettre aux jeunes démunis de s'affranchir de la précarité», a-t-elle dit en s'adressant au président de la CGEM, M. Mohamed Hourani lors d'une conférence mercredi à Casablanca sur le thème ‘'Quelle réinsertion professionnelle peuvent apporter les nouvelles structures d'intermédiation à la lumière des nouvelles technologies ?''. Un appel pour un partenariat agissant que le Président de la CGEM a accueilli avec enthousiasme, assurant l'association de toute l'aide nécessaire pour améliorer l'employabilité des jeunes avant de mettre le doigt sur l'inadéquation entre les besoins des entreprises et le système d'enseignement. Une inadéquation qu'il explique par le fait que les formations enseignées n'arrivent toujours pas à suivre le rythme d'évolution rapide des besoins des entreprises. Pour remédier à cette problématique, il n'a pas hésité à revendiquer au nom du Patronat ‘'un droit à l'ingérence'' dans le système éducatif et ce, pour réajuster les formations et créer des filières adaptées aux nouvelles offres dans le marché de travail. Autre frein à l'employabilité déploré par le président de la CGEM, celui de la carence en matière d'encadrement des stages alors que les stages devraient servir de tremplin à l'embauche pour les jeunes. Il a tout en incitant les entreprises à mieux encadrer les stagiaires, indiqué que la CGEM, consciente de l'importance du stage, a signé lors des dernières assises de l'industrie une convention de partenariat avec le gouvernement et ce, pour bien et mieux encadrer les stages. Forte de l'adhésion de la CGEM à sa démarche audacieuse pour améliorer l'employabilité des jeunes, Mme Leila Cherif a donné un éclairage sur les acquis en la matière réalisés grâce au lancement de son projet ‘'la cellule d'orientation et d'insertion professionnelle'' (COIP), lequel projet novateur ambitionne d'adapter les formations aux besoins du marché de l'emploi. Un projet qui, a-t-elle indiqué, vise, entre autres, à créer un espace d'information, de proximité, d'échange et d'apprentissage permettant aux jeunes de développer leur autonomie et leur sens de la communication tout en acquérant de nouvelles compétences et aussi d'assurer un accompagnement personnalisé et adapté aux contraintes du jeune et ses capacités. Il vise aussi, a-t-elle ajouté, à impliquer les acteurs publics intervenant dans le domaine de la formation et de l'insertion, les intervenants dans le domaine de la microfinance et les entreprises privées citoyennes en mettant en place des partenariats durables en vue d'une insertion adaptée Donnant un bilan d'étape sur ce projet, elle a indiqué que sur 268 jeunes qui ont suivi des formations adaptées, seuls 8 parmi eux ont abandonné, précisant que les formations privilégient les secteurs à fort potentiel comme la restauration, la logistique ou encore l'information. Elle a assuré à propos de ce dernier créneau que son association oeuvrera de concert avec ses partenaires, notamment la CGEM, à réduire la fracture numérique qui représente un énorme handicap pour l'insertion des jeunes dans la vie active. Active depuis 1959, l'Heure Joyeuse est une association sans but lucratif, engagée dans la lutte contre l'exclusion sociale et professionnelle de la population défavorisée de la région de Casablanca. Le premier combat de l'Heure Joyeuse a été mené en faveur de l'instruction et le soin des enfants en bas âge. Grâce à la participation de ses partenaires, salariés et multiples bénévoles, les actions de l'association ont été enrichies au fil des ans et couvrent aujourd'hui trois principaux domaines. Il s'agit de la santé, et plus particulièrement la lutte contre la mortalité infantile, l'éducation avec l'accès pour tous au préscolaire, la lutte contre l'abandon scolaire, la lutte pour la réinsertion dans l'école par la mise à niveau et l'éducation non formelle et enfin la formation des jeunes pour l'insertion professionnelle. L'association s'est, par ailleurs, investie dans de multiples activités aussi bien en milieu rural qu'urbain, avec pour objectif de permettre à tous ceux qui sont aujourd'hui exclus de retrouver une place digne dans la société.