Les contours du projet de loi de finances pour 2012 ont été fixés dans la note d'orientation du Premier ministre Abbas El Fassi, envoyés à tous les départements ministériels. Ainsi, en conformité avec les directives royales contenues dans le discours royal du 20 août, et la Déclaration gouvernementale, le prochain budget se doit de concrétiser 4 priorités. Il s'agit notamment de la mise en œuvre des réformes institutionnelles visant la consolidation des mécanismes de bonne gouvernance ; de la poursuite de la croissance économique à travers le renforcement des investissements publics et privés ; de l'opérationnalisation des réformes structurelles et sectorielles en vue d'améliorer l'attractivité et la compétitivité de l'économie nationale ; et, enfin, la consolidation des fondamentaux de la charte nationale. Dans sa note d'orientation, le Premier ministre fixe les objectifs du prochain budget : atteindre un taux de croissance de 5% et contenir l'inflation au-dessous de 2% ; réduire le déficit de la balance de paiement ; limiter le déficit budgétaire aux alentours de 4% du PIB, rationaliser les dépenses publiques et ramener les dépenses liées à la Caisse de compensation à moins de 3% du PIB. Le chef du gouvernement insiste, dans sa note, sur la nécessité de poursuivre la croissance économique pour pouvoir résorber le chômage et renforcer les filets de protection sociale. Pour y parvenir, le Maroc doit tirer profit de sa position géostratégique, en tant que plate-forme internationale d'investissement et d'exportation, en vue de réduire sa vulnérabilité et améliorer son pouvoir d'achat. Dans le détail, le Premier ministre veut que le projet de budget 2012 constitue un appui solide aux réformes politiques et institutionnelles contenues dans le discours royal. Il s'agit, selon le document, d'aller vers la régionalisation avancée, pour mieux concrétiser l'édification de l'Etat de droit fondé sur la séparation des pouvoirs. En dépit d'un contexte économique, financier et géostratégique régional, marqué à la fois par les mouvements sociaux, la crise des dettes souveraines et la volatilité des prix des matières premières, le Maroc entend poursuivre sa croissance économique et la création de l'emploi, en renforçant les investissements publics et privés, et en soutenant la demande intérieure et extérieure ! M. El Fassi souligne la nécessité de soutenir la consommation à travers la préservation du pouvoir d'achat des ménages marocains et le soutien des prix des produits de première nécessité. La troisième priorité du projet de budget 2012 consiste à poursuivre l'opérationnalisation des réformes structurelles et sectorielles en vue d'améliorer l'attractivité et la compétitivité de l'économie nationale (réforme de la justice et amélioration du climat des affaires). La quatrième priorité concerne la consolidation des fondamentaux de la charte nationale à travers les réformes sociales, notamment celles liées à l'éducation et la formation, la santé, l'accès au logement social, la lutte contre l'habitat insalubre et l'encouragement des activités génératrices de revenus. En plus, le gouvernement entend mettre en œuvre les mécanismes de solidarité et d'équité au profit de couches sociales à revenus irréguliers et limités, via une Caisse de solidarité.