Après l'échec, samedi, d'Abdelaati Iguider et Mohamed Moustaoui en finale du 1.500 m des Mondiaux de Daegu, l'athlétisme marocain, déjà rentré bredouille d'Osaka-2007 et de Berlin-2009, a raté le podium de cette épreuve pour la troisième édition consécutive des Championnats du monde. La capitale finlandaise Helsinki aura ainsi marqué les première et dernière médailles marocaines sur ce concours: le légendaire Said Aouita avait ouvert le bal (bronze) dès la mise en place de ces Mondiaux en 1983, alors que Adil El-Kaouch en détient l'ultime consécration, l'argent glané en 2005. Le titre de cette épreuve est allé samedi au Kenyan Asbel Kiprop (3:35.69), qui a offert à son pays sa première médaille d'or sur la distance en treize éditions. Il a devancé son compatriote Silas Kiplagat (3:35.92) et l'Américain Matthew Centrowitz (3:36.08). Iguider s'est contenté d'une modeste 5è place en 3min 36:56, soit la même position qu'aux JO-2008 à Pékin, suivi de son compatriote Mohamed Moustaoui qui a terminé 6è (3:36.80) comme en 2009 à Berlin. Les deux athlètes, avec Amine Laalou qui ne s'est même pas qualifié pour la finale, ont donc échoué à embellir l'image de l'athlétisme national dans cette distance qui a été pendant des années la chasse-gardée du Maroc grâce aux performances de Said Aouita et de Hicham El-Guerrouj. “Je ressens une déception énorme. J'espérais monter sur le podium et sauver la face de l'athlétisme national. J'étais quasiment sûr, à quelques mètres de l'arrivée, de m'adjuger le bronze, mais j'ai été trahi par mon finish”, a déclaré à la MAP Abdelaati Iguider, avec amertume. “L'athlétisme marocain est en régression et il faut le sauver avant qu'il ne soit trop tard”, a-t-il averti. Le 1.500 m était dominé par les athlètes arabes avec dix victoires (sur 13), dont quatre de suite à l'actif du champion marocain Hicham El-Guerrouj (Athènes-97, Séville-99, Edmonton-2001 et Paris-2003) et trois pour l'Algérien Noureddine Morceli (1991/93/95). Les autres titres sont détenus par le Somalien Abedi Pelé (1987) et les Bahreïnis Rachid Ramzi (d'origine marocaine) en 2005 et Youssef Saad Kamal (d'origine kenyane) en 2009. Les trois titres leur ayant échappé ont été remportés par le Britannique Steve Cram (1983), l'Américain d'origine kenyane Bernard Lagat (2007) et Asbel Kiprop en 2011. La performance des athlètes arabes sur le 1.500 m a été ponctuée de trois records du monde. Aouita avait d'abord établi le chrono de 3min 29sec 46/100è le 23 août 1985 à Berlin, puis est venue, dix ans plus tard, la performance de Morceli (3min 27:37), réalisée le 12 juillet 1995 à Nice, avant qu'El-Guerrouj ne place la barre très haut en bouclant l'épreuve en 3min 26:00, le 14 juillet 1998 à Rome, un record qui dure depuis. En huit jours de compétition à Daegu, six athlètes marocains ont atteint les finales de leurs épreuves respectives, à savoir Yahya Berrabeh dans le saut en longueur (il a terminé 4è), Ibtissam Lakhouad sur le 1.500 m (4è), Hamid Ezzine et Hanane Ouhaddou sur le 3.000m steeple (9è et 8è) et Iguider et Moustaoui sur le 1.500m (5è et 6è). L'athlétisme marocain, jusqu'ici sans la moindre consécration, semble ainsi s'acheminer vers une fin triste, un scénario déjà vécu en 2009 à Berlin. Tous les espoirs restent toutefois fondés sur les marathoniens qui entrent en lice dimanche à l'occasion de la dernière journée de ces Mondiaux, en l'occurrence Abderrahim Goumri, Adil Nani, Abderrahim Bouremdane, Rachid Kisri et Ahmed Baday. Mohammed Benchrif (MAP) Abdalaati Iguider : “ma déception est énorme” “Je ressens une déception énorme”, a dit avec amertume l'athlète marocain Abdalaati Iguider après sa 5è place en finale du 1.500 m des Mondiaux-2011 d'athlétisme, samedi à Daegu. “J'espérais monter sur le podium et sauver la face de l'athlétisme national comme aux mondiaux indoor à Doha. A quelques mètres de l'arrivée, j'étais quasiment sûr de m'adjuger le bronze, mais j'ai été trahi par mon finish”, a-t-il déclaré à la MAP, imputant aussi sa contre-performance au fait d'être débordé par des concurrents vers la fin de la course (l'Américain Matthew Centrowitz et l'Espagnol Manuel Olmedo). Iguider a estimé, par ailleurs, que “l'athlétisme national est en régression et il faut le sauver avant qu'il ne soit trop tard”. L'autre marocain engagé dans cette finale, Mohamed Moustaoui, a terminé à la 6è place, soit la même performance que lors des Mondiaux-2009 à Berlin. Moustaoui, qui ambitionnait d'améliorer son classement, s'est déclaré lui aussi “très déçu” après cet échec. Cette épreuve a été remportée par le Kenyan Asbel Kiprop (3:35.69), offrant ainsi à son pays sa première médaille d'or sur la distance en 13 éditions. Il a devancé son compatriote Silas Kiplagat (3:35.92) et l'Américain Matthew Centrowitz (3:36.08). Iguider a pris la 5è place (3min 36:56), soit la même position qu'aux JO de Pékin 2008, suivi de son compatriote Mohamed Moustaoui (3:36.80). Iguider avait été sacré champion du monde juniors en 2004 à Gresseto (Italie) et médaillé d'argent deux ans plus tard aux mondiaux juniors de Pékin, avant de monter sur la 2è marche du podium aux mondiaux indoor de Doha-2010.