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Entretien avec le poète Lahcen Ayyi : «La mosaïque culturelle marocaine reste ma principale source d'inspiration»
Publié dans Albayane le 04 - 09 - 2011

Avec deux recueils poétiques déjà parus, Lahcen Ayyi a annoncé la couleur. Une détermination à intégrer un monde où ne survivent que de rares téméraires. Surtout à l'heure où les conditions d'édition sur son compte semblent freiner plus d'un. Il chavire entre les langues arabe et amazighe sans perdre le cap poétique. Il a la facilité du verbe dans les deux langues qui ne reflètent, pour lui, qu'une seule mosaïque plurielle et existentielle. Entretien :
Al Bayane : Cela veut dire quoi d'être un poète en langues arabe et amazighe ?
Lahcen Ayyi : Socrate avait à dit à l'un de ses interlocuteurs : “ Parle, pour que je puisse te voir”. A partir de là, on déduit que tout ce que nous tissons en matière de langage, que ce soit en prose ou en poésie est un miroir de ce que la région regorge en matière culturelle et civilisationnelle.
Un produit qui reflète également ce qui nous habite en matière émotionnelle et sensationnelle : amour, tristesse et toutes les contradictions qui hantent les sentiments humains.
Concernant la langue utilisée, que ce soit l'arabe, le français ou l'amazigh ou autres, il y a ceux qui estiment que la langue est un levier d'idées et de conceptions et de tout le cumul humain en matière de connaissances, d'autres par contre l'attribue intrinsèquement à la pensée. Personnellement, j'ai puisé dans cette mosaïque culturelle et civilisationnelle marocaine dans sa pluralité et dans sa diversité et du coup, mon expression dans les deux langues reflète bien évidemment ces parties de moi même et ces deux composantes mariées au point de la communion.
Quels sont les univers poétiques de Lahcen Ayyi ?
Il n'y a pas d'univers préalablement établis. Les sujets et thématiques attaquées ne sont autres que celles qui me hantent, que je vis, que j'affronte, que j'aime ou je hais et dont je souffre… Je les aborde à partir d'un angle artistique profond. Je pense que la question dépasse l'aspect verbal pour épouser une dimension artistique. Le poème n'est pas simplement de jolis vers ou des phrases poétiques écrites ou prononcées éloquemment, mais surtout un sentiment, une sensation et une émotion qui git longtemps dans les profonds de l'âme, pou enfin s'extérioriser dans une forme finale et faire la rencontre et la connaissance d'une instance de réception collective.
Qu'est ce que cela veut dire la création dans la marge ?
Là où l'Homme existe, il y a de la création, comme de l'oxygène et de la vie. Nous remarquons qu'au fil des ans, la création a connu ses heures de gloire dans les fiefs les plus lointains et dans les contrées les plus reculées comme dans les zones urbaines et civilisées. Les arts et les genres littéraires n'ont pas de lieux prédéfinis pour fleurir et se développer.
Notre région, qu'est le Tafilalet, est une source intarissable des différents arts, en l'occurrence le Melhoun et le beldi (version musicale d'un goût local).
Le Tafilalet regorge également de poètes, écrivains et chanteurs amazighs peuplant les zones de Alnif, Aoufous, Taous, Merzouga, Goulmima, Mellaâb… l'on peut également citer un autre genre musical authentique à savoir le gnaoui dans les zones de Merzouga et Khamlia. Il s'agit donc d'une mosaïque riche et variée façonnée au fil du développement de ces sociétés.
Quel rôle a la poésie dans la vie quotidienne des gens de la marge ?
A mon avis, l'écriture poétique sort de nos tripes. Elle est donc une création en elle-même, et n'a pas de liens avec des circonstances données. La création peut aussi refléter à sa manière les contours et alentours d'une présence individuelle et collective.
Le sentiment humain partage les valeurs du bien, du mal et du beau. Il n'a donc pas le choix. IL ne peut éviter ni contourner ces valeurs comme univers et thèmes de ses créations.
Propos recueillis par Anas Azizi
Errachidia
A quand le boisement du Barrage Hassan Addakhil
Procéder au boisement de l'entourage du barrage Hassan Dakhil située à l'entrée de la région du Tafilalet est un impératif. Que ce soit sur le plan environnemental ou socioéconomique, cette opération qui tardé suscite des interrogations, d'autant plus que cette question se pose à chaque rencontre, chaque séminaire et à cette conférence.
Une autre recommandation des spécialistes qui reste lettre morte. Après plus de quarante ans d'existence, le projet fait sentir le goût de l'inachevé, avec cette opération qui n'a jamais vu le jour, pourtant très importante.
Certes, l'inauguration en 1971 du barrage Hassan Dakhil a été sans conteste salutaire. Suite aux grandes inondations de l'Oued Ziz en 1965, les autorités avaient pressenti les dangers et risques que cela pourrait avoir sur les populations, et avaient pensé à la construction d'un barrage à même de les protéger des risques naturels de ce Oued. Le barrage Hassan Addakhil s'est avéré depuis cette date une édification solidaire aussi, dans la mesure où tous les marocains avaient pris part à sa construction, puisque les autorités, sur ordre du défunt Roi Hassan II, avaient décidé une augmentation d'un dirham sur le prix du sucre, dédiée à ce projet grandiose. Situé en amont vers le nord de la ville d'Errachidia, ce grand projet modérateur de climat, irrigateur de milliers de hectare à travers la vallée du Ziz et l'oasis du Tafilalet, est un étang qui s'étend sur 7 km2.
Le barrage Hassan Addakhil est aussi une source d'alimentation électrique et en eau potable de toutes le localités en aval du Ziz.
Ceci dit, cet ouvrage hydraulique de grande envergure accomplit toutes ses fonctions avec efficacité, mais, ce qui est inadmissible et laisse à méditer, c'est cette indifférence des autorités compétentes, en l'occurrence la direction des eaux et forêts et la commune rurale d'Elkheng qui n'ont fait aucun effort pour le boisement : « Plante du mimousa » aux alentours du barrage.
Cette initiative devrait normalement être le prélude pour un refuge aux habitants pendant les périodes estivales ou la canicule dépasse les 40 degrés à l'ombre, mais aussi, pour une nouvelle zone touristique de la ville d'Errachidia, à l'instar des établissements et infrastructures de Lalla takerkoust de Mohamed V et autres barrages à travers le Royaume.
Ces dernières structures ont, en effet, connu, grâce au boisement, un essor très particulier du tourisme dans leurs régions. Pourquoi donc pas le barrage de Hassan Addakhil à Errachidia.
Aziz Laafou
Anareuz
Les débuts prometteurs…
Il estime que la vie ne vaut que si l'on écoute la musique. Smail Choukri est l'un des artistes talentueux de la musique Amazighe du Sud-Est marocain qui ne lésinent pas sur les efforts pour se faire creuser un chemin artistique prometteur.
Depuis son plus jeune âge, il est bercé aux notes de musique qui lui avait offert les deux vallées (Dadès et Mgoun). Compositeur, guitariste et interprète, l'artiste Smail est une figure musicale imposante de la musique Amazighe. Son rêve reste de se faire un nom sur la scène musicale marocaine.
Traversé par une ardeur fugace pour la musique et un engagement où s'entrelacent les rythmes Amazighs aux calamités de la société, ce jeune ambitieux se laisse porter par le feu de la création musicale dans une recherche continue d'un engagement qui se veut à la fois artistique et sociétal.
Ses recherches sur la musique et ses expériences sont couronnées par la naissance de son groupe Anareuz. Ce dernier fait partie de cette veine de chanteurs qui ont brisé le silence du temps.
Il est non seulement un groupe prolifique mais aussi il interprète ses chansons réalistes et poétiques avec un talent inouï et extraordinaire.
De plus ce groupe s'inspire premièrement des rythmes et styles Amazighs ainsi que ceux du monde entier tels que :
Le slow et le rock…pour en tirer des nouveautés et afin d'amener la musique Amazighe à caresser l'universalité.
Dans le but de concrétiser son rêve et de réaliser un travail de rigueur et de qualité.
Les anareuz s'instruisent sans cesse sur la musique internationale « la musique n'échappe pas à loi universelle qui évolue et l'artiste doit être au service de son temps» explique le leader de ce groupe Smail. Cependant Les anareuz manipulent déjà avec brio un vocabulaire de plusieurs générations. «Tayri –n- Tmazight» est le premier album de ce groupe qui célèbre l'amour et il se compose de six chansons : «MKITRIT», «SIWLI», «OLINO», « MAGH AWNA RIGH», «TILILA» et «ATRRAS». Sans oublier la chanson de NBA YAN Oumghnas (Pour rendre hommage à cet artiste engagé M'barek Oualaarbi, alias Nba, le fondateur de Saghru Band et à son Art).
Célébrer ou plutôt chanter l'amour pour Smail est un engagement : « Pour moi la musique ou l'art en général est avant tout l'amour et l'amour est un engagement en lui-même.»
La musique annareuzienne est avant tout l'héritage d'un travail dicté par la passion et un amour fou des rythmes et des intonations.
Cette musique semble familière à la première écoute et ne s'explique que par le bais de ses mélodies et ses arrangements très agréables.
Ce qui permet de donner encore de plus de poids au texte. Ajoutez à cela cette voix cristalline d'une grande justesse et cette bonne présence sur scène.
Une combinaison, plutôt une alchimie artistique qui offre une meilleure prestation.
En Perpétuelle recherche, les anareuz continuent leur quête musicale et qui se préparent à lancer leur second album, qui va traiter plusieurs thèmes à savoir : l'autocritique, l'immigration…, après le succès de leur premier album « Tayri-n-Tmazight ».
Yamna Chahbar
Ouarzazate
Ayoub Rokki remporte le prix des Ramadanyat ouarzazate
Après les péripéties d'une compétition assez serrée, c'est le jeune artiste Ayoub Rokki qui a remporté haut les mains le prix de la première édition des Ramadanyat Ouarzazate. Initiée par le Conseil Provincial du Tourisme (CPT), en collaboration avec le conseil municipal et la film commission, cette édition a connu la participation de plusieurs énergies de la province, ayant concurrencé en chant, danse et composition musicale.
Le deuxième et le troisième prix ont été, quant à eux, attribués respectivement aux jeunes Bouchra Boudin et Hamid Kouraychi. « Cette manifestation culturelle avait pour objectif la découverte des talents artistiques de la cité du cinéma et la promotion de la ville sur la plan touristique, nous espérons surtout qu'elle se transforme en une tradition annuelle », déclare Abderrahman Drissi, président du conseil municipal de la ville. La présélection de cette compétition avait connu la participation d'une trentaine de groupes et d'artistes à titre individuels, alors que les phases finales avaient connu la qualification d'une douzaine de candidats, ayant interprété des chansons classiques, religieuses et marocaines.
Les douces et calmes soirées d'Ouarzazate ont ainsi été constellées par l'apport artistique de ces jeunes talents. Tout au long de la deuxième moitié du mois de Ramadan, les places publiques d'Ouarzazate ont vibré au rythme d'une réelle animation qui a profité au grand public. « Nous avons été agréablement émerveillé et étonné du niveau des candidats et de la qualité artistique des chansons présentées par ces jeunes talents de la ville… notre but reste aujourd'hui l'encadrement et pourquoi pas l'accompagnement des ces énergies, afin qu'elles puissent s'exprimer, s'épanouir et évoluer », explique sur un ton confiant et prometteur le directeur de cette première édition l'artiste Hassan Khoukhtou. Les programmes de divertissement de cette édition ont investi la place 3 Mars, la place d'Almouwahidine et celle du palais des Congrès. Le grand public, qui a répondu présent lors de cette édition, a suivi et apprécié les prestations des groupes et troupes prenant part à ces soirées. Outre les Amdah Nabawiya, omniprésentes, l'on a assisté aux chants et danses des Aissawa, Ahwach, ainsi que plus de 10 orchestres de jeunes. L'on a ainsi compté notamment le groupe Alla, Al Farah Chaâbi, orchestre la kasbah, Mr JOD et Khoukhtou … Baptisée Ramadanyat Ouarzazate, Les trois dernières soirées seront marquées par la présence de deux artistes de renom, en l'occurrence Fouad Zbadi et le jeune Hatem Amor.
A-A
Région de Ouarzazate
Tranche d'histoire
La région d'Ouarzazate, qui a toujours attiré l'attention de nombreux historiens, reste encore une énigme pour eux. Cependant certaines recherches archéologiques effectuées ont prouvé l'existence de diverses civilisations qui auraient vécu dans cette région; ces mêmes recherches ont prouvé aussi une occupation humaine très ancienne : en y a trouvé des gravures rupestres témoignant des temps préhistoriques.La région de Ouarzazate semble avoir été le point de rencontres commerciales avec plusieurs pays du Nord et du Sud du continent, Aussi d'autres intérêts économiques, recherche de l'or et d'autres métaux, auraient déterminé l'établissement de marchands de différents nationalités et religions dans cette partie du pays formation de petits royaumes juifs ce qui a favorisé son expansion à une certaine époque. C'est à partir du milieu du VIII° siècle que l'extension de la révolte kharijite et l'apparition des Idrissides s'opposaient à l'autorité des khalifats de Damas d'où la fondation de Sijilmassa à Tafilalt et la décadence des anciennes villes de Todgha et de Ziz.
La province de Ouarzazate servait alors de voie de passage aux caravanes transportant les marchandises qui arrivent du Soudan et de Sijilmassa et sont dirigés vers le nord de l'atlas ( Marrakech / Fès) et vers Tlemcen. ouarzazate était alors le coeur du Maroc où un commerce renommé et florissant a voulu une relance économique pour le pays. Dès la seconde moitié du XIII° siècle, les Arabes Maâquils se sont infiltrés dans toutes les provinces du Sud marocain à l'exception des zones montagneuses leurs méfaits s'accroissaient ébranlant les organisations sociales qui régissaient toutes les provinces du sud et qui ont été remplacées par l'anarchie , l'exploitation chantée et brutales des arabes. Même la région de Ouarzazate a subit le jonc des Arabes qui occupaient alors le pays et ses alentours “les gens des qsours payent ces Mâaquils pour qu'ils les aident à se battre entre eux”. P69 D.J.M, le Maroc Sahariens des origines à 1670, A l'époque Saâdienne , la région revit encore et connut un essor économique et culturel favorisé par le développement des échanges transsahariens. Mais après la disparition d'Elmansour et la déviation littorale atlantique au profit des Européens, l'activité de la région se détériora. Vint alors la dynastie chérifienne Alaouite, la région connut une eré nouvelle et resta fidèle au trône. Avec l'arrivée des troupes coloniales dans la région, les habitants prennent conscience que l'unité du pays était en danger. Aussi toutes les populations du Maroc Sahariens y firent face et refusent l'influence colonialiste.
On comprend alors l'accueil avec ferveur réservé à l'avènement de l'indépendance lors de la visite inoubliable du feu Sa Majesté Mohamed V aux régions du Sud en 1958.


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