L'agenda des prochaines échéances législatives, les premières à l'ère de la nouvelle Constitution, s'est enfin précisé. L'arsenal juridique devant régir ces échéances suivra incessamment. C'était lundi soir, au terme d'une réunion avec les chefs des partis politiques que le ministre de l'Intérieur, Taïeb Cherkaoui a annoncé officiellement, via une dépêche de l'Agence MAP datée de la première heure de mardi 16 août, que les élections législatives auront lieu le vendredi 25 novembre 2011. «Les prochaines élections de la Chambre des représentants auront lieu le vendredi 25 novembre au terme des consultations avec les partis politiques sur les projets de textes électoraux et la préparation des prochaines échéances électorales. Les consultations avec les partis politiques se poursuivront sur tout ce qui se rapporte à la préparation des prochaines échéances électorales», indique la dépêche de la MAP, citant le ministère de l'Intérieur. Cela revient à dire, selon les dispositions retenues pour ces prochaines échéances législatives, que la campagne électorale démarrera le lundi 07 novembre et s'achèvera le jeudi 24 novembre à minuit. Le démarrage de cette campagne coïncide ainsi avec la veille de la fête d'Al Aîd Al Kébir (fête du mouton), prévue le mardi 8 novembre 2011. Ce qui pourrait, selon des observateurs, retarder le démarrage effectif de cette campagne en raison de l'ambiance qui règne lors de cette fête religieuse que plusieurs citoyens résidants dans les grandes villes préfèrent célébrer au Bled ou à l'extérieur du pays. De même, le démarrage de cette campagne coïncide avec des vacances scolaires. Les deux occasions connaissent un grand mouvement de voyageurs dans les différentes villes du Royaume. Pour Nabil Benabdellah, secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS), l'annonce de la date clarifie les choses et balise le terrain. «Maintenant, il y a une date déterminée et il y a une clarté», a-t-il dit dans une déclaration à notre alter égo «Bayane Al Youm». Toutefois, fait remarquer le leader du PPS, ce qui est aujourd'hui important est d'adopter une nouvelle approche politique intégrale et claire pour réussir ce processus des élections qui conduira à l'installation de la première institution parlementaire sous l'ère de la nouvelle Constitution. Cette approche doit marquer une ligne de démarcation avec les élections législatives de 2007, a-t-il dit, pour être en phase avec la nouvelle Constitution et mettre en place des institutions cohérentes et crédibles. Ce que le PPS a toujours soulevé, a martelé Nabil Benabdellah. Et pour aboutir à ce stade et à ce niveau d'institutions, souligne le SG du PPS, il faut adopter un mode de scrutin et un découpage électoral et élargir la liste nationale en vue d'aboutir à de nouveaux résultats et à de nouvelles élites. Pour Taj Eddine El Hoceini, professeur du droit international et des relations internationales, ce sont les dispositions de la nouvelle Constitution qui ont bousculé ce calendrier électoral. Car, a-t-il précisé, plusieurs lois restent liées à la mise en place de la nouvelle institution parlementaire. Et tout retard dans ce sens, a-t-il prévenu, pourrait avoir des répercussions négatives sur l'opinion publique nationale. «Le peuple attend des changements et des nouvelles lois, depuis la validation de la nouvelle Constitution. Voilà pourquoi, il fallait activer les choses pour mettre en place un nouveau parlement qui cadre avec l'esprit de la nouvelle constitution», explique le Pr Taj Eddine El Hoceini. A propos d'un changement qui est également attendu dans la configuration de cette institution parlementaire, Taj Eddine El Hoceini souligne que certains députés, ayant élu domicile à l'Hémicycle, en recourant à des pratiques douteuses et frauduleuses pour avoir l'immunité parlementaire, doivent partir. Et d'ajouter que ce phénomène doit disparaitre, car aujourd'hui, a-t-il poursuivi, les jeunes et moins jeunes sont suffisamment sensibilisés pour participer massivement au scrutin et combattre ce fléau qui ternit l'image de notre institution parlementaire. Et en attendant la mise en place de cette dernière, d'aucuns s'interrogent sur le sort de l'actuelle Chambre des représentants. Selon les dispositions de la Constitution, le Souverain préside l'ouverture de la première session de l'année législative le deuxième vendredi du moi d'octobre. C'est dire que l'ouverture de ce Parlement aura lieu le 14 octobre 2011. Et juste après deux semaines, la dite session doit se fermer par la force des lois, car le dépôt des candidatures commencera durant la première semaine du mois de novembre pour l'élection des futurs parlementaires. La session n'aura alors duré que quinze jours. Ce qui pousse certains observateurs à dire que le Roi pourrait dissoudre l'actuel parlement. En tous cas, la question ne cesse d'alimenter les débats durant les nuits de ce mois sacré de Ramadan. Mais, avant d'arriver à ce stade, les regards restent braquer maintenant sur la session extraordinaire de l'actuel Parlement en vue de valider les lois devant régir les prochaines échéances électorales. La discorde, selon des informations concordantes, reste autour du découpage administratif et de la liste nationale. Mais, comme dit un vieil adage, la fin justifie les moyens. La fin est de mettre en place un parlement crédible, fort et avec des compétences. Alors, il faut des moyens qui devront conduire à cette fin, à savoir un mode de scrutin, un découpage et une liste nationale avec des compétences.