La légalisation du cannabis thérapeutique au Maroc offre une belle opportunité pour s'ériger en pays leader en matière de recherche sur le cannabis médical, a affirmé, samedi à Casablanca, le président de l'Association marocaine consultative d'utilisation du cannabis (AMCUC), Redouane Rabii. Lors d'une intervention intitulée « Comment réussir dans le Cannabis médical au Maroc », animée dans le cadre du 1er Congrès national de l'innovation thérapeutique, le professeur Rabbi a mis l'accent sur l'importance de bâtir un environnement propice pour la recherche en cannabis médical en harmonie avec les standards internationaux et la vision des autorités marocaines. Selon lui, le marché mondial du cannabis médical représente environ 60% du marché mondial légalisé, notant que le Maroc peut pénétrer facilement les marchés internationaux grâce à ses multiples atouts, notamment les conditions naturelles et climatiques favorables, la proximité des marchés émergents européens et africains, et l'abondance de capacités logistiques. Dr Rabii a, à cet égard, fait remarquer l'importance d'identifier des activités génératrices de revenus alternatifs pour mettre fin au statut illégal des agriculteurs afin de rejoindre l'effort pharmaceutique médical du cannabis et de promouvoir les diplômes universitaires en matière de Cannabis médical, les programmes de formation, les essais cliniques et les études. Le professeur Rabii a affirmé que le cannabis médical peut traiter nombre de maladies incurables actuellement, citant dans ce sens nombre de pathologies connues pour leur sensibilité au cannabis telles l'Alzheimer, la sclérose latérale amyotrophique, le cancer, la douleur chronique, le glaucome, l'inflammation, la migraine et la dégénération du système nerveux. Et de relever l'importance de la standarisation des produits du Cannabis médical, précisant que les produits du cannabis approuvés pour usage médical doivent répondre aux normes d'industrie pharmaceutiques très développés et doivent être marqués « IMC- Medical Grade ». Dans ce sens, le professeur Rabii a fait savoir que le Maroc pourrait tirer profit des modèles américain et israélien « très réussis en la matière ». Evoquant les avantages économique de ce créneau, l'expert a souligné que le taux de croissance annuelle du marché médical mondial est de 30%, notant que la demande du marché mondial du cannabis médical « ne cesse de croître ». Au Maroc, a-t-il poursuivi, le petit agriculteur traditionnel est exploité par les réseaux de trafic de drogue, car il ne prend que 3% des transactions finales, contre 12% que l'agriculteur devrait gagner sur un marché potentiellement légal avec une agriculture durable. Le 1er Congrès national de l'innovation thérapeutique (CNIT22), organisé par la société marocaine de pharmacologie et des thérapeutiques (SMPT), s'était ouvert vendredi à Casablanca, avec la participation de professionnels marocains et étrangers. Ce conclave médical débat, deux jours durant, de plusieurs thématiques, notamment « La recherche et l'innovation thérapeutique dans le cadre de coopérations et de partenariats » et « Innovation thérapeutique et accès aux soins: leviers à relever et contraintes à contourner ».