L'annonce de l'ouverture du concours d'accès à la profession de adoul est prévue la semaine prochaine. Pour la première fois, il sera ouvert aux femmes et aux hommes sur un pied d'égalité. Près de 800 postes sont à pourvoir, parmi lesquels seront pris en compte les tribunaux de première instance qui ouvriront bientôt leurs portes cette année. Ce sont les précisions données hier par le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, aux députés de la première chambre du Parlement sur la question de la « féminisation » du métier de adoul, au cours de la séance hebdomadaire des questions orales. La décision royale d'ouvrir l'accès à la profession de adoul aux femmes a en effet suscité un intérêt particulier auprès des députés. Le ministère de la Justice indique, sur son portail web, qu'il a reçu trois questions orales sur le sujet provenant des groupes parlementaires de l'UC, de l'USFP et du PPS. Le ministre a été interpellé sur la stratégie que son département compte adopter pour permettre aux femmes d'accéder à cette profession exercée jusque-là par les hommes uniquement. Le département de la Justice compte, en effet, faciliter l'accès au métier de adoul aux femmes et prendre les mesures nécessaires à cela. Dans ce sens, l'Institut supérieur de la magistrature a été sollicité par le ministère pour accompagner l'ouverture de l'accès des femmes à la profession de adoul. Des réunions techniques ont également été tenues avec l'Ordre national des adouls qui, selon le ministre, s'est montré disposé à mettre en place les conditions nécessaires à cette réforme. Attendue, pour M. Aujjar, cette réforme s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du principe de l'égalité homme/femme entamée en 2003 par la révision de la Moudawana. Et de souligner que ce principe est constitutionnel, conforme à l'article 19, et qu'il représente également un engagement que le Maroc a pris dans le cadre des conventions internationales qu'il a ratifiées. Le ministre a, par ailleurs, rappelé que la réforme de la justice a accordé une priorité aux métiers juridiques, précisant que la charte du système judiciaire recommande de « rehausser la profession d'adoul, de façon à contribuer à sa modernisation, et en ouvrant la voie à la femme », selon la 169ème recommandation. Il a précisé également que le Conseil supérieur des oulemas, appelé par le souverain à donner son avis sur la question, a estimé que rien n'empêchait la femme d'exercer la profession de adoul. Et ce, « conformément aux dispositions de la chariâa relatives au témoignage (chahada) et ses différents types, et les constantes religieuses du Maroc, en premier lieu les principes du rite malékite ». Et d'ajouter à ces arguments celui du « haut niveau de formation et de culture scientifique » de la femme. Le ministre a tenu ainsi à souligner que la femme marocaine a fait preuve « d'une capacité, d'une compétence et d'une excellence à l'exercice des différentes hautes fonctions ».