Le tribunal de première instance de Kénitra a rendu justice à une élève interdite de poursuivre ses études en raison du port de voile une école catholique. Grace à une plainte déposée par sa famille, le tribunal a ainsi ordonné mercredi à cette institution de permettre à l'élève de reprendre les cours, sous peine d'une amende de 2000 dirhams pour chaque jour de retard d'exécution. Le jugement annoncé dans l'urgence suite à une procédure en référé estime que le règlement intérieur de l'institution catholique «Don Bosco» à Kénitra, qui suspend tout étudiante portant le voile, est «inconstitutionnel et illégal». Cette élève qui poursuit ses études à la première année secondaire a, en effet, été étonnée récemment lorsque des responsables administratives lui ont interdit l'accès à l'institution, selon des sources médiatiques. Ses parents avaient tenté de dissuader les responsables de l'établissement de lever l'interdiction mais en vain. «Don Bosco» est resté catégorique arguant que les parents d'élèves signent au début de l'année scolaire un engagement relatif au règlement vestimentaire qui stipule, dans l'un de ses paragraphes, que «la tête ne doit pas être couverte». Pour sa part, la famille a refusé de signer cet engagement au motif que le port du hijab relève de la liberté personnelle. Pour rappel, cette institution avait adopté l'interdiction du port du foulard et imposé la signature de cet engagement en 2011 suscitant beaucoup de critiques. En 2014, le tribunal de première instance de Kénitra avait déjà rendu un jugement contre cette même institution suite au licenciement d'une professeur qui avait également refusé de retirer son voile. Le tribunal lui avait alors accordé une compensation financière.