Au Luxembourg, le port du foulard musulman à l'école n'est plus interdit. C'est ce que vient de rappeler le ministre de l'Education nationale du pays, à quelques jours de la rentrée, en réponse à une question qui lui a été posée au parlement. Le voile intégral, lui, dépasserait les limites du tolérable. A deux semaines de la rentrée des classes au Luxembourg, le ministre de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse vient d'apporter quelques éclaircissements importants aux instituteurs et directeurs d'établissements. Aucune loi n'interdit aux élèves de confession musulmane de porter leurs foulards à l'école si elles le souhaitent. Tout a commencé il y a quelques semaines lorsque le gouvernement a approuvé à la fin du mois de juin une instruction ministérielle autorisant dorénavant le port du hijab en classe. Plus récemment, le ministre Claude Meisch a alors transmis un ensemble de directives relatives au port ostensible de signes religieux à l'école aux différents établissements secondaires publics du pays. Certaines interrogations sur l'application de ces dernières étaient cependant restées sans réponse. Hijab et crucifix autorisés Lors d'une séance parlementaire la semaine dernière, le député socialiste Yves Cruchten a alors profité de l'occasion pour «mettre le doigt sur les points ambigus de la nouvelle réglementation», rapporte ce lundi Le Quotidien luxembourgeois. Il s'est, entre autres, interrogés sur «les règles communément admises qui interdisent tout port ostensible de signes religieux», assurant que les crucifix n'avaient plus leur place dans les salles de classe. «Faux. Il n'y a pas, à ma connaissance, de règle communément admise qui interdise le port ostensible de signes religieux à l'école», a rétorqué le ministre Claude Meisch. «Je ne vois pas une entrave au principe de l'égalité si tous les élèves peuvent afficher, dans le limites décrites par l'instruction, des signes de convictions religieuses ou autres», a-t-il expliqué. «Plutôt que d'entraver le libre accès à l'école par des interdictions qui ne sont pas strictement nécessaires, je préfère faire preuve de tolérance et de confiance envers l'instruction scolaire qui munira les élèves de l'esprit tolérant et critique adéquat pour discerner les convictions personnelles et la propagande idéologique», a-t-il ajouté. La burqa interdite Seules certaines restrictions «peuvent contester et limiter le droit d'expression», rapporte la même source. Parmi celle-ci, le respect des droits ou de la réputation d'autrui, la sauvegarde de la sécurité nationale et de l'ordre public. Cette tolérance n'est, toutefois, valable que pour les élèves. Pour ce qui est du corps enseignant, il ne peut «en aucun cas» exprimer quelque conviction que ce soit, précise le ministre. Et contrairement au hijab, le port de la burqa est, lui, totalement interdit. Pour justifier sa décision, le département s'est appuyé sur la réglementation nationale proscrivant toute tenue vestimentaire masquant le visage dans l'enceinte d'un lycée. Autre nouveauté au Luxembourg, les élèves de confession autres que celle de la religion catholique peuvent dorénavant demander des jours fériés, même s'ils ne sont pas inscrits au calendrier officiel du ministère. Selon Le Quotidien, cela peut se faire par le biais d'un courrier argumenté de leurs parents qui devra être adressé à la direction de l'école concernée. Ces élèves devront cependant rattraper la matière manquée pendant leur absence et repasser les devoirs de classe et examens ratés.