Les élèves de confession musulmane inscrites dans les écoles de Fribourg, en Suisse, ne pourront plus porter la burqa ou le niqab si elles le souhaitent. Une nouvelle loi allant dans ce sens vient d'être votée par le Grand conseil du canton. Le hijab lui reste autorisé. Explications. Dans le canton de Fribourg, situé dans la partie ouest de la Suisse, les élèves de confession musulmane ne pourront plus porter de burqa ou de niqab. Une loi, obligeant les élèves à se rendre désormais «à visage découvert» dans leurs écoles, a été votée mercredi par le Grand Conseil fribourgeois, rapporte l'agence de presse suisse ATS. Celui-ci, qui est en train de réviser entièrement sa loi scolaire, a abordé la question en «première lecture de la nouvelle loi sur la scolarité obligatoire». L'amendement en question figurait au chapitre des droits et devoirs des élèves. C'est le Parti libéral-radical (PLR) qui en est à l'origine. Selon l'ATS, le Grand conseil de Fribourg l'a adopté «de justesse», avec 49 voix favorables contre 41 votes négatifs et 2 abstentions. La gauche, soutenue par quelques députés du Parti démocrate chrétien (PDR) et d'autres du PLR, n'a rien pu faire. Le hijab reste autorisé Un autre amendement, signé cette fois Gilles Schorderet de l'Union démocratique du centre (UDC), a également été soumis au parlement fribourgeois. Celui-ci voulait obliger les élèves à suivre les cours «tête nue», soit sans hijab ou foulard islamique notamment. Le parlement fribourgeois l'a, toutefois, «nettement» rejetée. «Dans le canton, il n'y a pas de problème particulier à ce sujet qui nécessite de légiférer», a souligné le chef de l'instruction publique Jean-Pierre Siggen. Selon lui, une interdiction du hijab dans les écoles du canton aurait été «inutile et dangereuse». Pour l'instant, on ignore encore la date d'entrée en vigueur de cette nouvelle loi. Elle intervient en tous cas dans un climat tendu en matière d'islam dans le pays. Le 9 février dernier, les Suisses étaient, en effet, appelés à se prononcer par voie de référendum sur une initiative de l'UDC contre «l'immigration de masse». Le texte, réclamant entre autres la réintroduction de contingents d'étrangers y compris les demandeurs d'asile, a été validé par une courte majorité. Comme slogan de campagne, le parti de l'extrême droite avait choisi la phrase : «Bientôt 1 million de musulmans? Par conséquent: stop à l'immigration de masse». Le texte était alors illustré par la silhouette d'une femme en burqa.