La province de Québec va-t-elle suivre le modèle français dans l'interdiction des signes religieux au sein des établissements publics ? C'est ce que prévoit la future "Charte des valeurs québecoises" proposée par le Parti québecois qui est actuellement au pouvoir. Le gouvernement de la province de Québec entrevoit d'exclure les symboles religieux dans la fonction publique, apprend-t-on auprès de la presse québécoise. «Croix ostensible, voile intégral comme le niqab ou la burqa, le hijab [voile couvrant les cheveux], le turban sikh et la kippa juive seront tous interdits dans les ministères, organismes, sociétés d'Etat, tribunaux et corps policiers», indique le «Journal de Montréal» qui a révélé ces informations. Suite à cette décision, de nombreuses voix se sont hissées pour dénoncer ces mesures drastiques considérées comme «une erreur capitale» par Charles Taylor, le coprésident de la Commission Bouchard-Taylor. L'opposition québécoise a également dénoncé cette interdiction, estimant que le gouvernement «n'a pas à imposer autant d'interdits et de restrictions pour affirmer sa neutralité». Un autre parti de l'opposition reproche au gouvernement québécois de vouloir entraîner les citoyens «dans un extrême où il ne faut pas aller». Québec n'est pas la France Mais contrairement à la France, le débat tourne sur des mesures qui ne s'appliqueraient qu'aux fonctionnaires et non aux administrés. Même si elle n'est pas aussi extrême ce genre de loi jugée «liberticide » par une bonne partie de la classe politique québecoise, peut choquer dans cette région du monde où la liberté religieuse est sacrée. Il y a moins de trois semaines en France, le Haut conseil à l'intégration proposait notamment dans son rapport l'interdiction du port du foulard à l'université. Une mesure qui n'était pas d'actualité, selon l'Observatoire de la laïcité.