Il faut le faire ! Un jeune Marocain qui ne paie pas de mine est allé s'illustrer en dehors des frontières de son pays. Méconnu jusqu'à présent, Anouar Atgui (puisque c'est de lui qu'il s'agit) a été propulsé au devant des scènes nationale et internationale grâce à une médaille d'or acquise de haute lutte dans une discipline qui est née en… Thaïlande !! Bangkok, la ville qui a vu naître ce genre de sport de combat, a été prise de court en voyant un petit combattant africain au gabarit peu impressionnant venu, d'un pays lointain nommé « Maroc », arracher la médaille d'or à des combattants… thaïlandais soutenus par une très grande foule toute acquise à la cause du champion local ! Du 19 au 23 juillet, la Thaïlande ou sa capitale Bangkok, pour être précis, a abrité le Mondial du muay thaï. Ce sport, plus connu sous le nom de «boxe thaïlandaise », est une vieille discipline qui a conquis l'Europe, voire le monde entier. Il en est de même pour le full contact, que les spécialistes du vieux continent surnomment «boxe américaine». La différence entre le muay thaï thaïlandais et celui pratiqué en dehors de ce pays est que le premier autorise les coups de… coude ! Ailleurs, les coups de coude sont carrément bannis de ce jeu. Car ils causent des dégâts considérables. Vingt-cinq pays se sont donné rendez-vous à Bangkok pour se disputer l'honneur de remporter la Coupe du Prince de Thaïlande que tous les combattants, surtout locaux, convoitent le plus. Une véritable distinction après laquelle court tout muay-thaïste qui cherche et l'honneur et la notoriété. C'est, donc, un jeune Marocain qui s'en est allé enlever, du cœur de la Thaïlande, ce trophée tant brigué. Agé de vingt ans à peine, le jeune combattant marocain n'était nullement impressionné par la présence d'adversaires venus des quatre coins du monde. Afin de donner davantage de piment à leur manifestation, organisée dans le cadre des festivités marquant la fête du trône de Thaïlande, les organisateurs de ce tournoi mondial de muay thaï ont même invité leurs boxeurs professionnels. Ce qui donne davantage de poids à la victoire du notre champion Anouar Atgui. Elle rejaillit non seulement sur le muay, ou sur la Fédération Royale marocaine de full contact, mais également sur tout le sport marocain. Insatiables, les Marocains ne se sont pas contentés d'occuper la première marche du podium, via Anouar Atgui, ils ont également remporté la médaille d'argent par le biais de Hakim Aït Hamma, 19 ans à peine. Les deux champions marocains, tous deux sociétaires de clubs rbatis, ont su hisser bien haut le drapeau national. Anouar, du Club africain de Rabat, a battu le Thaïlandais Somart Linwa, et Hakim, de Sitan Gym de Rabat, a perdu en demi-finale contre Wata Pong Sonthet. Ils ont prouvé l'excellente santé des sports de combat au Maroc. D'ailleurs, les déclarations de Lahcen El Hilali, expert international marocain du thaï, confirment la grosse impression laissée en ce magnifique pays d'Asie. Questionné sur cette victoire, il a tenu à apporter des précisions : « La médaille d'or de Anouar Atgui et celle d'argent de Hakim Aït Hamma ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont la résultante d'un dur labeur qui a commencé il y a des années. D'ailleurs, Anouar et Hakim sont des purs produits locaux. Autrefois, nous étions contraint d'aller chercher des combattants marocains nés de l'immigration. Aujourd'hui, nous partons dans différentes manifestations internationales avec 70 % de boxeurs nationaux. Je ne voudrais pas laisser passer l'occasion sans rendre hommage à l'entraîneur national Jawad Khouya pour l'excellent travail qu'il accomplit ! » Pour sa part, Jawad Khouya a été confiant, en dépit de la qualité des antagonistes de ce rendez-vous : « Vous savez, la Coupe du Prince de Thaïlande est quelque chose de vénéré dans ce pays. Les organisateurs tiennent absolument à ce que cette Coupe reste en Thaïlande. Ils préfèrent ce tournoi à la Coupe du monde. C'est dire l'intérêt que revêt la Coupe du Prince. Pour mettre tous les atouts dans notre jeu, nous avons choisi ceux qui seraient à la hauteur de pareil événement. Dieu et ces jeunes (–60kg et –54) ne nous ont pas déçus ! » Quant au jeune Anouar, contacté, voilà ce qu'il nous déclaré : « Cette victoire coïncide avec les festivités de la fête du Trône, je la dédie à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a toujours comblé les sportifs de Sa Haute Sollicitude. » Pour sa part, Hakim nous a confié que : « Si mes amis se sont bien comportés en Corée en taekwondo, pourquoi pas nous en Thaïlande ? » De toutes les façons, il faut reconnaître que les arts martiaux dans leur globalité (judo, karaté, full contact, taekwondo…) semblent être sur la bonne voie. Les résultats sont là pour l'attester.