Les Italiens se rendent aux urnes ce dimanche, au premier jour d'un référendum qui pourrait engager une réforme constitutionnelle sans précédent depuis plus d'un demi-siècle si le nouveau président du Conseil, Romano Prodi, ne persuade pas ses compatriotes de la rejeter. Prodi, dont la fonction de chef du gouvernement serait renforcée par ce projet, estime que les réformes envisagées détruiraient l'unité nationale et affaibliraient le chef de l'Etat et que leur mise en oeuvre coûterait au pays plus de 250 milliards d'euros. Si le président du Conseil appelle à voter "non", son prédécesseur Silvio Berlusconi juge indigne tout autre choix que le "oui". "Il Cavaliere", évincé aux élections d'avril dernier et à qui le référendum donne une chance de reprendre pied sur l'échiquier politique, affirme que la révision constitutionnelle peut régénérer un mode de gouvernement suranné. Les deux camps se disent convaincus de l'emporter, mais l'incertitude quant à la participation interdit tout pronostic crédible. Présentée en novembre au Parlement, la réforme n'a été adoptée qu'à la majorité simple, alors qu'une majorité des deux tiers était nécessaire pour éviter un référendum. Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 06h00 GMT et fermeront lundi à 13h00 GMT, heure à laquelle seront diffusées les premières projections. Cinquante millions d'inscrits étaient appelés aux urnes pour la troisième fois cette année.