Timitar, le festival phare de la capitale du Sud qui a choisi cette année de se dérouler discrètement loin des yeux des médias, ouvre le bal tout en beauté avec la Création Tala. La première de ce spectacle aura lieu le jeudi 2 juillet, au Théâtre de verdure à partir de 20h puis le 7 août au festival «Les Escales» à St Nazaire. Initiée avec le soutien de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique), cette création serait le fruit d'une belle rencontre entre le gnaoui Majid Bekkas et Titi Robin. L'idée de ce mariage artistique est née d'une volonté commune entre les deux directeurs artistiques des festivals Timitar et Les Escales (St Nazaire-France). Provoquer une rencontre unique entre deux artistes, entre leurs univers et leurs musiques… c'est le fond même de cette expérience artistique. En plus de leur donner l'occasion de confronter leurs identités musicales respectives, la création Tala leur offre l'occasion d'enrichir leurs univers par d'autres influences, d'autres harmonies ; celles de l'échange et du dialogue artistiques. «En réunissant ce duo à Agadir, cela permettait l'émergence d'une source musicale inconnue au premier abord, mais familière en définitive», décrit Brahim Mazned, directeur artistique de Timitar et initiateur de la rencontre. Le titre significatif et poétique de cette création artistique est justement «Tala» qui veut dire en berbère la source. Ainsi Bekkas le profondément marocain et Robin le voyageur français invitent d'autres musiciens pour puiser ensemble dans cette source qu'est la musique amazighe et donner le jour ensemble à une création aux allures internationales mais qui garde intacte son âme originelle. Foulane Bouhssine, Renaud Gabriel Pion, Khalid Elberkaoui, Minino Garay… chacun à sa façon apporteront leurs touches personnelles pour enrichir ce dialogue à plusieurs voix. Gnaoui invétéré et conscient tout de même de l'importance de l'ouverture, Majid Bekkas est un amateur du métissage ou plutôt des métissages. Son aventure musicale, Bekkas l'a démarrée très tôt et c'était avec le grand maître Ba Houmane que le jeune gnaoui a fait ses premiers pas. Sa musique à double identité est fortement influencée par le blues afro-américain. Ses mélodies marient bien héritage gnoui et innovation moderne. Il est également professeur de musique au conservatoire de Rabat et directeur artistique du Festival Jazz aux Oudayyas de Rabat depuis 1996. Titi Robin, lui, est un autodidacte qui s'est forgé une identité musicale bien particulière. Puisant son inspiration dans l'univers musical gitan et oriental, Robin le français propose une musique multicolore, riche en influences qui rappelle bien les musiques du monde. Pour l'aventure «Tala», ces deux grands artistes ont choisi d'inviter Foulane Bouhssine au ribab, Renaud Gabriel Pion au saxophone ténor, Khalid Elberkaoui aux percussions et Minino Garay à la batterie pour les accompagner. Natif d'Agadir, Foulane Bouhssine rejoint le conservatoire musical d'Agadir en 1996. Il ne tarde pas à se tourner vers les sonorités amazighes pour s'en inspirer et y puiser son inspiration. Il apprend à jouer sur le Ribab, l'instrument phare de la musique amazighe. Il co-fonde par la suite le groupe gadiri Amarg Fusion et se forge rapidement une réputation de redoutable ribabiste. Actuellement, il s'essaie à une autre expérience musicale aux côtés des membres du groupe Mazagan. Il est également membre fondateur du groupe Ribab Fusion. En parallèle, le jeune musicien se livre à maintes collaborations avec plusieurs artistes de renommée mondiale tels Bakbo, Karim Ziad, Hamid El Kasri et Amazigh Kateb. Khalid Elberkaoui est un autre gadiri qui lui s'illustre plus dans les percussions. Lauréat du conservatoire de musique d'Agadir, c'est un grand passionné de rythme. Toujours à l'affût de cette note qui fait la différence, El Berkaoui travaille depuis une dizaine d'années dans la recherche et le développement des percussions amazighes. Son enfance et sa jeunesse bercées par les musiques orientales y sont pour quelque chose. Son travail artistique consiste à confronter musique amazighe et musique orientale, andalouse, africaine et jazz. Le Ribab de Bouhssine et les percussions d'El Berkaoui s'ajouteront au style gnaoui moderne de Bekkas pour donner la réplique à Titi Robin et ses deux complices Renaud Gabriel Pion, l'instrumentaliste et Minino Garay, le batteur. Une rencontre exceptionnelle qui promet bien découverte et plaisir. Complicité Les complices de Robin dans cette rencontre à quatre ne sont autres que Renaud Gabriel Pion, saxophoniste ténor et Minino Garay, grand batteur. Instrumentiste et compositeur de formation classique occidentale, Pion joue de la clarinette, du saxophone, du cor anglais, de la flûte et des instruments électroniques. C'est un homme polyvalent qui s'intéresse de très près aux musiques modernes. Il s'est joint à de nombreux artistes rock pour enregistrer des albums, notamment avec Elvis Costello, Siouxsie, Dead Can Dance, Gavin Friday ou John Cale. Il a également orchestré et joué comme soliste pour des musiques de films, de théâtre ; Sa démarche artistique est axée sur la recherche et l'élaboration d'un mode d'expression personnel. Son acolyte Minino Garay, lui, échappe à toute classification. L'un des plus importants percussionnistes et batteurs de sa génération, Garay continue à puiser son inspiration dans ses origines multiethniques. C'est un hybride musical qui s'assume bien. Il collabore aujourd'hui avec les plus grands artistes internationaux.