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Au Maroc, la « Grotte des lacs » révèle des trésors de biodiversité
Publié dans Agadirnet le 17 - 11 - 2008

Une équipe franco-marocaine de spéléologues et de naturalistes dresse pour la première fois l'inventaire des espèces animales de Win-Timdouine, la plus grande cavité souterraine d'Afrique
Des petits crustacés d'eau douce, des coléoptères, des mille-pattes, des araignées et des escargots sans yeux ou dépigmentés. Et surtout une quinzaine d'espèces de chauves-souris, le tout dans un immense dédale souterrain. C'est un trésor de biodiversité que vient de découvrir une équipe franco-marocaine de spéléologues et de biologistes dans la grotte de Win-Timdouine, la « Grotte des lacs » en berbère.
Située à 70 km d'Agadir, dans le Haut-Atlas occidental à 1250 m d'altitude, la grotte serpente à plus de cinquante mètres sous terre sur plus de 19 km de galeries. Un souterrain géant au fond duquel circule une rivière de 7 km et où stagnent de nombreuses poches d'eau. « À l'entrée de la cavité s'étendent quatre de ces “lacs” sur plus de 800 mètres de long que nous devons franchir au moyen de bateaux pneumatiques », témoigne Jean-Michel Bichain, 39 ans, responsable de l'expédition, professeur de biologie au lycée de Pflixbourg (Haut-Rhin), mais également chercheur associé au Muséum national d'histoire naturelle.
En partie explorée dans les années 1920 puis 1950 par des spéléologues marocains, français et espagnols, c'est la première fois que cette grotte fait l'objet, avec l'aide de la National Geographic Society, d'une expédition pluridisciplinaire associant hydrogéologues, topographes, géologues, alpinistes et biologistes, notamment une douzaine de passionnés de chauves-souris que l'on appelle des chiroptérologues. Soit au total une quarantaine de personnes, dont cinq femmes !
Une cartographie 3D de la grotte
« Dehors, il fait 45° C, l'air est très sec et il n'y a pas d'habitation, raconte Jean-Michel Bichain. On se croirait un peu au Larzac. À l'entrée de la grotte, les habitants des nombreux villages de la vallée viennent parfois de 30 km pour recueillir l'eau potable, riche en bicarbonates », poursuit le biologiste.
À l'intérieur, cela sent l'odeur d'argile mouillée. Les courants d'air indiquent que le réseau est vaste et continu. Autour des explorateurs, le massif calcaire érodé par les eaux – le karst – est très fracturé et présente des fissures jusqu'à la surface. Le décor est majestueux : partout, la calcite forme des concrétions. Stalactites, stalagmites, orgues et drapés se devinent sous le halo tremblant des lampes frontales des spéléologues. « Parfois, les eaux de la rivière disparaissent ; mais c'est pour mieux rejaillir un peu plus loin », se souvient le chercheur. Certains explorateurs ont bivouaqué et sont restés deux semaines sans voir la lumière. Mais avec une montre au poignet, pas de problème de décalage chronobiologique.
En géologie, les scientifiques ont réalisé une cartographie 3D de la grotte par une méthode de radiolocalisation faisant appel à un téléphone sans fil où les ondes se transmettent par le sol. Ce travail doit être poursuivi par les hydrogéologues de l'université d'Agadir, qui pourront alors estimer la capacité de stockage du karst. L'idée est d'envisager des scénarios de barrages souterrains pour l'irrigation des terres, évitant ainsi toute évaporation, afin de compenser les périodes de sécheresse qui sévissent au cours des mois de juillet et d'août, périodes les plus chaudes de l'année.
Le plus de découvertes en biologie animale
Mais c'est en biologie animale que les chercheurs ont fait le plus de découvertes. Outre les 80 échantillonnages de petits invertébrés – dont un crustacé d'eau douce, strictement inféodé aux eaux souterraines, pourrait être une espèce nouvelle, ainsi qu'un coléoptère appelé siagone, aux mâchoires proéminentes –, les naturalistes ont fait mouche avec les chauves-souris. « Une centaine de prélèvements ont été réalisés et une quinzaine d'espèces capturées, explique Vincent Prié, chiroptérologue. On a observé un gradient dans la répartition des espèces de chauve-souris gravitant autour de Win-Timdouine.
À 1 000 mètres d'altitude se trouvent des espèces méditerranéennes, alors qu'au niveau de la mer, elles cohabitent avec deux espèces sub-sahariennes venant des aires désertiques proches de la mer. ». L'identification de leur ADN et l'analyse acoustique de leurs cris est en cours. En attendant, soucieuses de préserver ce fleuron naturel, les autorités ont fait une demande pour que Win-Timdouine soit inscrit au patrimoine scientifique et naturel mondial de l'Unesco.


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