Les travaux de la deuxième session ordinaire du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes se sont ouverts hier sous le signe de l'autonomie, la réconciliation et le retour de la dignité. Un vibrant appel à la réconciliation a été lancé hier à la ville de Smara, lors de l'ouverture de la deuxième session du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. Le choix de Smara, pour lancer cet appel, n'est pas fortuit. Pas plus d'ailleurs que le thème qui a été donné à cette deuxième session du Conseil, à savoir «L'autonomie, une solution définitive pour réaliser la réconciliation et le retour à la dignité». Smara, capitale spirituelle du Sahara marocain, doit se prévaloir d'avoir la primeur de cet appel, mis en relief par le président du Conseil, Khalli Henna Ould Errachid. De l'autre côté de la frontière, l'appel d'un Maroc réconciliateur n'a pas laissé indifférent. Après son allocution d'ouverture, où il a souligné la portée historique de la ville de Smara, et la particularité du moment où se tient cette deuxième session, le président du Conseil a créé l'événement en faisant circuler un communiqué en provenance des camps de Tindouf portant la signature des jeunes Sahraouis marocains séquestrés. Dans ce communiqué, intitulé «La jeunesse du retour», les signataires ont vivement dénoncé le blocus imposé par la direction du Polisario contre la population sahraouie séquestrée, exprimant le vœu de regagner la mère-patrie le plus rapidement possible. «Nous, Jeunes du retour, nous tendons la main à nos pères et sommes solidaires avec eux pour mettre un terme au siège qui nous est imposé dans les camps de Tindouf», peut-on lire dans le communiqué, que les jeunes séquestrés ont fait circuler ces deux derniers jours, parallèlement à la tenue du simulacre de congrès du Polisario. L'initiative des jeunes intervient au lendemain d'une autre tout aussi symbolique. Samedi soir dernier, un groupe du Polisario a tenu un congrès parallèle dans la région de Gjijimat, à Tifariti, pour dénoncer la mise en scène nommée «congrès» initiée par la bande à Mohamed Abdelaziz, avec la bénédiction de l'Algérie. Le communiqué, arrivé hier à Smara en provenance des camps de Lahmada, emboîte le pas aux tribus dissidentes réunies à Gjijimat, et déclare une adhésion totale à l'initiative marocaine pour négocier un statut d'autonomie au Sahara. «Nous sommes solidaires avec nos frères qui sont en congrès (à Gjijimat), en tenant la direction du Polisario pour responsable de notre souffrance, et déclarons notre soutien total au plan d'autonomie en vue d'un retour dans la dignité dans notre mère patrie», précise le communiqué. Ces développements importants renseignent sur l'état de déconfiture très avancé au sein du Polisario, qui se livre depuis vendredi dernier à une véritable supercherie auto-proclamée «congrès». «Le Polisario est mis dans l'embarras, il ne sait plus sur quel pied danser», a martelé M. Khalli Henna, ajoutant que la menace de retour aux armes lancée par les séparatistes n'est que de la propagande. Que du vent !! Plusieurs tribus sahraouies annoncent leur dissidence Plusieurs tribus sahraouies ont proclamé leur opposition et se sont dits irrités par la façon avec laquelle la direction du Polisario gère la question du Sahara pour la réalisation de leur revendication, annonçant ainsi leur dissidence vis-à-vis de ce mouvement, rapporte dimanche soir, dans son bulletin des informations, la chaîne satellitaire «Al Hourra». La chaîne a souligné que les leaders de ces tribus ont dénoncé le despotisme et la dictature de la direction du Polisario, ajoutant que des chioukh et des leaders de tribus sahraouies ont affirmé leur rejet de la manière avec laquelle la direction du front gère le dossier du Sahara, et critiquent la corruption généralisée au sein du Polisario. «Nous annonçons notre dissidence vis–à-vis de la direction du Polisario», a affirmé Hamed Fadel de la tribu «Souaed», dans une déclaration au correspondant de la chaîne «Al Hourra» à Tiris (nord de la Mauritanie).