- Les détails du projet - 20 milliards de DH pour lier Tanger à Kénitra - Le projet achevé en 2035 Casablanca-Madrid en 5 heures 20 minutes. Ce n'est pas un rêve, c'est l'ambition de l'Office national des chemins de fer (ONCF). Il faudra certes être patient, car l'intégralité du trajet prévu pour le TGV marocain ne sera achevée qu'à l'horizon 2035. C'est tout sourires que le ministre de l'Equipement, Karim Ghellab, et le directeur général de l'ONCF, Mohamed Rabie Khlie, ont présenté les détails du projet de lignes ferroviaires à grande vitesse du Maroc, hier à Casablanca. Bien entendu, il faudra y aller par étapes. Deux lignes à grande vitesse (GV) seront d'abord mises en service pour 2015. Il s'agit des axes Casablanca-Tanger et Casablanca-Marrakech. Le premier demandera une extension du réseau de 200 km, c'est-à-dire entre Kénitra et Tanger, et devrait être mis en service en juin 2013. L'investissement initial est évalué à 1,8 milliard d'euros, soit 20,5 milliards de DH. Evidemment, l'évolution prévisible de la demande pour ce tronçon est énorme, avec la mise en service du port de Tanger-Med. Déjà, entre 2001 et 2006, le nombre de voyageurs avait augmenté de … 80%. Pour rappel, cette première phase a fait l'objet d'un protocole d'accord entre le Maroc et la France, en octobre dernier, portant sur la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien de la section Casablanca-Tanger. Le ministre Ghellab a profité de l'occasion pour remettre les pendules à l'heure. «Nous n'avons pas inventé le projet TGV à la dernière minute pour l'occasion de la visite du président français Nicolas Sarkozy (www.leconomiste.com). C'est un dossier sur lequel nous planchons depuis début 2003», affirme-t-il, tout en rappelant que la première étude préliminaire sur l'axe Casablanca - Agadir avait été menée en 2004. Pour le trajet vers le Sud, il faudra ajouter une section de 170 km, entre Settat et Marrakech. «Il faudra faire face à la saturation de la ligne actuellement exploitée, qui connaît année après année, une progression de trafic à deux chiffres», explique-t-on à l'ONCF. Le montage financier de ce tronçon est en cours de réflexion. D'ici 2015, le Maroc devrait donc disposer d'un réseau ferré à hautes prestations, sur une longueur de 750 km, reliant les villes de Marrakech, Settat, Casablanca, Rabat et Fès. S'il est encore beaucoup trop tôt pour parler du budget global du projet, l'ONCF peut tout de même se projeter dans l'avenir. En 2030, l'Office estime que son trafic interurbain, avec le TGV, pourrait atteindre les 133 millions de voyageurs. Or, sans le TGV, il stagnerait à 52 millions. Rappelons que depuis 2002, la clientèle de l'ONCF a connu une évolution spectaculaire: elle est passée de 14,7 à 26 millions de voyageurs. «Nous devons aussi prendre plusieurs éléments en compte lorsqu'on estime ce type de budget à longue échéance», explique Ghellab. Par exemple, l'économie réalisée en temps, en énergie et en production de CO2. Compte tenu de tous ces éléments, le projet serait rentable dès 2020.