La cérémonie d'enterrement d'une femme et de ses deux enfants morts asphyxiés en quête d'eau potable à Aourir, au départ de la mosquée de Loubnan, s'est faite dans un climat de profonde affliction et de compassion et en l'absence de toute représentation officielle et des élus. Le convoi mortuaire a traversé une partie du centre Agadir en direction du cimetière d'Aourir, situé dans la périphérie nord d'Agadir. Le père toujours sous le choc, n'a pas mâché ses mots: «Ma femme et mes enfants sont morts de soif à Aourir en dépit des charges que nous payons régulièrement». Rappelons que «les trois victimes de l'eau» comme on les appelle à Agadir sont issues d'une même famille. Rahida Amrane est morte asphyxiée en voulant porter secours à ses deux enfants, Houda et Mohamed qui se sont engouffrés dans un réservoir d'eau pour le nettoyer à coup d'insecticide avant de le remplir d'eau en prévision des coupures très fréquentes. Le commerce lié à la vente de l'eau potable est encore florissant dans cette commune à une dizaine de kilomètres d'Agadir. D'après des habitants, les bénéficiaires de ce juteux commerce ne sont autres que des membres du conseil communal. Rachida Amrane et ses deux enfants ont payé les frais de l'indifférence de leurs élus et de façon dramatique. Inconscients du danger que les insecticides ont sur la santé notamment quand c'est aspergé généreusement et dans un endroit exigu, Houda, 12 ans et Mohammed, 9 ans se sont mal sentis à l'intérieur du réservoir. Quand leur mère a senti le danger, elle a tenté de sortir ses enfants mais elle en est morte. La petite Samira, restée à l'extérieur est accourue demander de l'aide aux voisins qui ont sorti les trois victimes. Seul Mohammed était encore en vie. Les secours, tardant à arriver sur le lieu, il rendra l'âme dans l'ambulance sur le chemin de l'hôpital Hassan II d'Agadir. Le père, diabétique, ressasse, avec beaucoup de douleur, ses souffrances après la perte dramatique de sa femme et de ses deux enfants à cause de l'eau. A rappeler que la saison estivale a connu des protestations des populations avec une marche, des réclamations et plaintes à Taroudant, Ait Baha, Aouloze à cause de la pénurie d'eau. Ces dysfonctionnements graves, incombent à la mauvaise gestion de la distribution de l'eau par des conseils communaux incapables de satisfaire les besoins des citoyens en quête d'eau. Il est demandé aux autorités locales de se pencher serieusement sur cet épineux problème d'eau qui ne cesse de faire des victimes.