Les milices du Polisario et les services de sécurité algériens viennent d'aménager un camp de concentration, à une dizaine de kilomètres de la base militaire "Chadad", près de Tindouf, où sont interrogées actuellement toutes les personnes ayant participé au soulèvement populaire de cette semaine, a dénoncé samedi une association sahraouie de défense des droits de l'homme. Ce camp de concentration est formé de plusieurs tentes de campagne, facilement démontables en cas d'arrivée d'une commission d'enquête internationale, a expliqué l'Association de défense des séquestrés de Tindouf (ADESETI), une ONG sahraouie basée à Stockholm, citant ses militants à Tindouf. L'ADESETI, qui a déjà alerté Amnesty International et la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU sur l'ouverture de ce camp de concentration, appelle les parties concernées par le conflit du Sahara, notamment le gouvernement espagnol, à intervenir d'urgence pour "protéger nos frères sahraouis soumis à un massacre sans témoins". Les militants de l'ONG à Tindouf, ont fait état de "l'arrestation vendredi d'une dizaine de personnes, dont plusieurs femmes qui ont été placées dans des tentes séparées". Les milices du Polisario ont confisqué plusieurs appareils photo et des caméras avec lesquels les personnes arrêtées avaient enregistré les exactions commises à l'encontre les Sahraouis ayant participé aux manifestations et sit-in dénonçant "la direction corrompue du Polisario". "Les milices du Polisario et les services de renseignement algériens recherchent activement la femme d'un dignitaire sahraoui, Mahmuda Hmemid de la tribu R'guibate Laâyaycha (dont plusieurs membres ont déclenché le soulèvement de Tindouf), épouse du dénommé Mohamed Yeslim Uld Mellass, un richard sahraoui et homme de paille du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz", indique l'ADESETI. Mme Hmemid est accusée d'avoir encouragé le soulèvement populaire dans les camps de Tindouf, par sa participation à une manifestation organisée par des membres de sa famille, victimes de la répression des milices du Polisario. La répression des manifestations déclenchées mardi dernier dans les camps de Tindouf s'est soldée jusqu'ici par 18 blessés, dont une dizaine grièvement touchés et 45 arrestations, relève l'ONG sahraouie.