Abdellah Lamani, chef de file des anciens prisonniers civils marocainsLes anciens prisonniers civils marocains dans les camps de Tindouf s'organisent dans le cadre d'une association. Il s'agit de l'association «L'étoile verte», qui vient d'être constituée hier dimanche à Mohammédia. «L'étoile verte, c'est le symbole de notre patrie». C'est par ces mots que Abdellah Lamani, chef de file des anciens prisonniers civils marocains dans les camps de Tindouf, a expliqué le choix de la dénomination de l'association qui vient de voir le jour. Il s'agit d'une association qui regroupe tous les anciens prisonniers civils dans les geôles du polisario et leurs familles. «Quelque 120 personnes sont réunies dans le cadre de cette association, notamment les anciens prisonniers dans les camps de Tindouf ainsi que ceux qui étaient emprisonnés dans des geôles non loin de la capitale algérienne, à seulement 150 kms d'Alger», a tenu à souligner Abdellah Lamani, qui a été élu président l'association L'étoile verte. Ces anciens prisonniers, qui souffraient jusque-là de problèmes multiples, notamment le manque de soins et l'absence de dédommagement pour toutes les années de prisons et de torture qu'ils ont passées, se sont finalement réunis dans un cadre légal qui leur permettra d'attirer l'attention sur leurs conditions de vie. Ils pourront dorénavant entrer en contact avec les responsables et leur faire part de leurs doléances afin de pouvoir sortir de «cette situation devenue intolérable», selon M. Lamani. L'association invite à cet égard «toutes les instances à intervenir pour améliorer la situation financière, morale et sanitaire des anciens prisonniers et de mettre ainsi fin à leur calvaire», insiste le président de l'association. Outre le volet revendicatif, cette association a pour objectifs notamment de sensibiliser l'opinion publique nationale et internationale à la question de l'unité territoriale. Cette association, créée à l'initiative des anciens prisonniers et de leurs familles, vise, en outre, à répandre la culture de l'amour de la patrie entre les jeunes Marocains. «Nous souhaitons par ailleurs, à travers L'étoile verte, répandre la culture de la paix et de la tolérance. Il est vrai que nous avons passé de longues années dans les prisons des camps du polisario, mais nous n'avons absolument aucun ressentiment envers personne», a déclaré M. Lamani qui a par ailleurs tenu à relever le soutien dont ont bénéficié les anciens prisonniers pour pouvoir mettre sur pied leur association : «Le collectif Watanouna pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf a largement contribué à la création de cette association, notamment en la personne de Naïma Lamcharki, présidente du collectif», a tenu à souligné le président de L'étoile verte. Rappelons que la plupart des anciens prisonniers civils marocains dans les camps de Tindouf ont passé près de 25 ans de leur vie en détention dans des conditions inhumaines. Parmi eux figure Abdellah Lamani qui avait écrit, du fond de sa cellule un livre intitulé «L'horreur» où il raconte, en détail, la souffrance quotidienne morale et physique des détenus. Abdellah Lamani avait réussi à envoyer son récit au Maroc où il a été publié en 2003. Et depuis sa libération en 2005, il n'a cessé de militer pour des conditions de vie meilleures pour lui et ses compagnons de geôles.