Hafid Kamal, directeur général de l'AnapecSigné en 2005, l'accord qui lie le Maroc et l'Italie en matière de travail vient d'être mis en exécution. Et c'est à l'ANAPEC que revient la tâche de recruter les nouveaux candidats à l'emploi. Le Maroc et l'Italie ont signé, lundi 9 juillet à Rome, un protocole d'accord visant à réguler l'entrée des Marocains en Italie pour raisons de travail salarié, saisonnier et non saisonnier. Ainsi, notre pays tente de reproduire l'expérience espagnole en la matière avec l'Italie. Le protocole d'accord qui vient d'être paraphé arrête les modalités d'exécution de l'accord bilatéral en matière de travail entre le Maroc et l'Italie, signé à Rabat le 21 novembre 2005. Concrètement, il s'agit selon les termes de l'accord de «faciliter la régulation et l'organisation des flux des travailleurs marocains vers l'Italie». La partie italienne fournira les informations détaillées sur les offres d'emploi émanant des employeurs italiens à travers l'accès au système national italien d'échange entre offre et demande d'emploi. Et c'est à l'ANAPEC que reviendra la charge de procéder, «sur la base des tendances du marché du travail et des offres d'emploi du système national», à l'enregistrement des demandes et à l'établissement d'une liste de candidats marocains correspondants. Cette liste tiendra compte des critères arrêtés par le ministère de la Solidarité sociale italien. Critères qui concernent notamment le niveau d'études et de qualification professionnelle des candidats et surtout celui de leur connaissance de la langue italienne. Ladite liste sera, ensuite, transmise aux autorités italiennes par l'intermédiaire des représentations diplomatiques et consulaires, pour sa diffusion aux employeurs italiens et son insertion dans le système national italien d'échange entre offre et demande d'emploi. Comme le stipule le texte de l'accord, les employeurs italiens intéressés par les candidats indiqués sur la liste peuvent contacter l'ANAPEC qui s'engage à faciliter leur rencontre avec les candidats sélectionnés. Toutefois, il peut se présenter des situations où les futurs employeurs expriment une demande de profiles spécifiques. Dans ce cas, ils peuvent toujours en faire part à l'ANAPEC qui présélectionnera des candidats correspondant aux profils souhaités. À noter que l'ANAPEC dispose déjà d'un savoir-faire en la matière. Son réseau d'agences s'est adapté au fil de ces dernières années à répondre à des demandes des plus exigeantes. L'Agence, qui s'apprête à recruter, pour l'année à venir, quelque 10.000 candidats au travail pour l'Espagne, a en outre déployé un réseau de recrutement de demandeurs d'emploi dans toutes les régions du Maroc. Ainsi, et selon cet accord signé avec l'Italie, la sélection définitive des candidats sera à la charge des employeurs ou de leurs représentants avec la collaboration de l'ANAPEC. Et les futurs salariés seront appelés à se soumettre à des examens médicaux qui seront à la charge des employeurs. «Le recrutement des travailleurs marocains se fera par un contrat de travail individuel signé par l'employeur et le travailleur conformément aux législations italiennes en vigueur», précise le texte de l'accord. Ce dernier permettra, ainsi, aux autorités des deux pays de contrôler la migration et de veiller à assurer les droits des émigrés marocains. Par ailleurs, le département de l'Emploi et des Affaires sociales s'engage à former les travailleurs avant leur intégration dans le marché italien du travail.