Ahmed Lahlimi, haut commissaire au PlanSelon le FMI, la croissance économique au Maroc devrait passer de 8,1% en 2006 à 2,5% en 2007, contre une prévision de 0,4% annoncée par le CMC et de 1,6% par le HCP. Trois chiffres pour une seule croissance. Trois prévisions sont attendues pour le niveau de croissance estimé pour 2007. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique au Maroc devrait passer de 8,1 % en 2006 à 2,5% en 2007, contre une prévision de 0,4 % annoncée par le Centre marocain de conjoncture (CMC) et de 1,6% par le Haut commissariat au plan (HCP). Le FMI reste le plus optimiste pour la croissance de l'économie nationale. Le CMC envisage l'avenir avec beaucoup d'inquiétude tandis que le HCP dit se baser sur des enquêtes de terrain. «Au HCP, nous nous ne fixons pas d'objectifs à atteindre. Nos chiffres sont le résultat d'enquêtes sur le terrain et de modèles économiques répondant aux normes internationales», explique Ahmed Lahlimi, haut commissaire au plan. «D'ailleurs, Banque Al-Maghrib se réfère à nos chiffres. Nos prévisions ne sont pas incontestables, mais elles sont sérieuses ! De 8 % à 1,6 %, la baisse est le résultat d'une mauvaise campagne agricole. Ce taux peut encore chuter si la sécheresse touchera le cheptel», ajoute M. Lahlimi. 2006 a été une année «excellente» grâce notamment aux 90 millions de quintaux de céréales récoltés. Cette année, le Maroc s'attend à seulement quelque 20,5 millions de quintaux de produits céréaliers. «La dépendance de l'économie marocaine à l'égard de la production agricole semble être moins importante que par le passé, le FMI reste confiant concernant les prévisions de croissance économique pour 2007», selon les analystes de BMCE Capital. En ne tenant compte que des secteurs non-agricoles, la croissance devrait se situer entre 4 et 5 % pour cet exercice. Selon Ali El Akkaoui, directeur de l'Institut national d'analyse de la conjoncture (INAC), il faut «relativiser la faiblesse de ce taux». L'année 2007 n'a entamé que sa première moitié, il reste encore six mois avant de boucler cet exercice. «Quand l'agriculture va, tout va!», tient à souligner M. El Akkaoui en mettant l'accent sur l'importance de la fluctuation et le poids de ce secteur dans l'économie nationale.Même son de cloche auprès de Abdelhak Allalat, directeur de la prévision et de la prospective au sein du HCP, qui précise que «les prévisions sont un outil de travail pour voir clair». «Les estimations du HCP sont proches de la réalité. De toute façon, la croissance ne peut pas être en dessous de ce chiffre», estime un responsable au sein du ministère des Finances et de la Privatisation. Rappelant les prévisions du HCP au cours de ces trois dernières années, Mustapha Afkir, directeur de la Comptabilité nationale, note que «ces estimations ont été souvent proches de la réalité». Et c'est bel et bien la Comptabilité nationale qui va confirmer ou infirmer ces chiffres à l'occasion de la publication des comptes de l'Etat en janvier prochain.