L'économie nationale devrait enregistrer en 2010 un taux de croissance de 4,1 pc, contre 5 pc en 2009, a estimé, mardi à Casablanca, le Haut commissaire au plan, M. Ahmed Lahlimi Alami. En 2010, la reprise des activités non agricoles devra dégager une valeur ajoutée en hausse de 5,9 pc contre 1,6 pc en 2009, a-t-il précisé lors d'un point de presse, ajoutant que le secteur primaire devra afficher une valeur ajoutée en baisse de 5,3 pc due à la hausse considérable réalisée en 2009 (+ 26,2 pc). La demande mondiale adressée au Maroc serait en hausse de 3 pc alors que la demande interne poursuivra sa participation à la croissance économique avec un taux estimé à 5,4 pc contre 7 pc l'année dernière, a-t-il indiqué, notant que la part du commerce extérieur dans la croissance, qui continue à être négative, devra s'améliorer pour passer de moins 5,3 pc en 2008 à moins 2 pc en 2009 et à moins 1,3 pc en 2010. L'inflation sera, quant à elle, maîtrisée au niveau de 2,3 pc en 2010 contre 1 pc en 2009 et 5,9 pc en 2008, a fait savoir M. Lahlimi, précisant que pour ce qui est des équilibres, le déficit budgétaire enregistrera une légère hausse pour passer de 2,7 pc du PIB en 2009 à 4 pc en 2010, alors que la rigidité des finances extérieures de l'ordre de 4,4 pc du PIB en 2009 et 5,1 pc en 2010 continuerait à pénaliser les finances extérieures. Selon M. Lahlimi, le Haut Commissariat au Plan a préparé le budget économique prévisionnel pour 2010 sur la base des enquêtes trimestrielles, des travaux de suivi et d'analyse de la conjoncture en tenant compte des dispositions du budget 2010 notamment en matière de fiscalité, d'investissement, de subvention et de valorisation des salaires. Ces prévisions, a-t-il expliqué, reposent sur une production céréalière estimée à 70 millions de quintaux lors de la saison agricole 2009/2010, et prennent en considération l'environnement international, particulièrement le développement des prix et du commerce. Le Haut commissaire au plan a, en outre, évoqué la rencontre internationale de réflexion et de débat, consacrée au développement humain au Maroc et aux indicateurs qui en rendent compte, qui sera organisée les 15 et 16 janvier à Rabat par le HCP, en partenariat avec le PNUD. Les indicateurs actuels auxquels ont recours les programmes des Nations Unies ont montré leur limites et doivent être remplacés par de nouveaux instruments dynamiques, adaptés aux réalités, précis et crédibles, a-t-il dit. Rappelant que le niveau de développement des systèmes statistiques connaît des fortunes diverses dans le monde, M. Lahlimi a fait savoir que seuls 64 pays dans le monde, dont le Maroc, disposent d'un système statistique qui adhère à la Norme Spéciale de Diffusion des Données (NSDD) du Fonds monétaire International (FMI). Sur les 118 pays qui ne sont pas au niveau d'être admis par cette norme, 67 sont classés entre le 20-ème et le 128-ème rang selon l'Indice de développement humain (IDH) du PNUD, a-t-il noté. Sur 145 pays évalués, la Banque Mondiale considère que 108 pays ont des capacités statistiques inférieures à celle du Maroc qui occupe à cet égard le 36-ème rang, a-t-il dit.