Ahmed Osman se retire de la vie politiqueMustapha Mansouri, membre du bureau exécutif sortant, devait être élu hier à la présidence du RNI, poste que quitte Ahmed Osman. Les voix des amis de Mohamed Aujjar devaient être décisives pour barrer la route à Mostafa Oukacha. Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, et membre du bureau exécutif sortant, devait être élu à la présidence du RNI (Rassemblement national des indépendants). Il devait succéder ainsi à Ahmed Osman, l'homme qui a dirigé cette formation politique depuis sa création, il y a près de trois décennies. Les résultats du vote des 800 congressistes RNI devaient être connus dimanche à minuit, heure prévue pour la fin de l'opération de dépouillement. Le poste de secrétaire général devait échoir à Mohamed Aujjar. Depuis plusieurs jours, une alliance était prévue entre Mustapha Mansouri et Mohamed Aujjar, l'ex-ministre des droits de l'Homme et membre du bureau exécutif sortant. Cette alliance s'était révélée vraie dès les débuts des travaux du quatrième congrès du RNI. Dimanche, Mohamed Aujjar ne s'était pas porté candidat pour succéder à Ahmed Osman comme il l'avait annoncé, il y a plusieurs semaines. M. Aujjar a demandé à ses sympathisants de donner leurs voix à Mustapha Mansouri qui s'est dégagé, depuis quelques semaines, comme le principal challenger de Mustapha Oukacha, président de la deuxième Chambre du Parlement qu'on a toujours qualifié de «rassembleur» au sein du parti d'Ahmed Osman. Les statuts du RNI, adoptés par les congressistes, apportent plusieurs nouveautés et d'abord l'instauration d'un quota pour la représentation des jeunes et des femmes dans toutes les instances de décision à raison de 15 %. A l'image de l'USFP, le RNI se dotera également de conseils régionaux désignés pour trois ans pour accompagner, selon ce parti, le cheminement du pays à renforcer les attributions et le rôle des régions. Ces statuts définissent le RNI comme étant un «parti de centre moderniste». Le bureau exécutif, comme c'est d'ailleurs le cas pour le président, est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Cette instance de décision se réunira une fois tous les quinze jours. A l'instar, cette fois, de l'Istiqlal, les RNI seront dotés d'un conseil de la présidence. Composé de dix à quinze parmi les vétérans du parti, le rôle de ce conseil sera de «préserver les valeurs et les orientations du parti, mais aussi de contribuer à la formation et l'encadrement des jeunes». Ce dernier sera d'ailleurs consulté chaque fois que le besoin s'en ressent comme le stipule l'article 39 du règlement intérieur du RNI. Le RNI, pour se conformer aux dispositions de la loi sur les partis politiques, est désormais doté d'un organe interne pour le contrôle des finances du parti en plus d'une commission de discipline. Ahmed Osman, qui a dirigé le RNI depuis sa création, a annoncé son retrait de la vie politique tout en assurant qu'il ne se retirait pas de manière définitive. L'homme, dont le nom est associé au RNI, s'est vu attribuer le titre de président fondateur, un titre honorifique pour rendre hommage à Ahmed Osman et marquer une transition «sans douleurs». Le quatrième congrès ordinaire du RNI a ouvert ses travaux vendredi dernier en présence du Premier ministre, Driss Jettou, et de plusieurs chefs de partis politiques en plus d'invités étrangers. La nouvelle configuration des instances de décision du RNI comprend un congrès national, un conseil national (800 membres), un comité central (400 membres) et un bureau exécutif qui a été élargi pour comprendre 35 membres.