Le parti travailliste a infligé lundi un camouflet à son chef Amir Peretz, l'actuel ministre de la Défense battu par ses deux rivaux Ami Ayalon, l'ancien chef du Shin Beth, et l'ex-Premier ministre Ehud Barak. Selon des sondages de deux chaînes de télévision, Amir Peretz n'a obtenu que 17 à 19% des voix parmi les quelque 110'000 membres du parti travailliste. Ehud Barak et Ami Ayalon, arrivés en tête, ne sont pas parvenus à franchir la barre des 40% des suffrages exprimés ce qui leur aurait permis d'être élu au premier tour. Les résultats officiels sont attendus mardi dans la matinée. Si les estimations des chaînes de télévision se confirmaient, un deuxième tour aura lieu dans deux semaines. Coalition fragilisée Ce scrutin au sein du parti travailliste, un pilier de la coalition au pouvoir en Israël, pourrait décider du sort du gouvernement du Premier ministre Ehud Olmert, chef de Kadima, un parti centriste. Ehud Barak et Ami Ayalon ont appelé le Premier ministre à démissionner à la suite de la publication d'un rapport accablant sur sa gestion de la guerre au Liban contre le mouvement chiite Hezbollah l'été dernier. Ami Ayalon a menacé, en cas de victoire, de quitter la coalition gouvernementale si Ehud Olmert se maintenait à son poste, alors qu'Ehud Barak, qui aspire à devenir le prochain ministre de la Défense, a affirmé qu'il pourrait assumer ce poste "à titre provisoire" dans un gouvernement dirigé par Ehud Olmert. Olmert menacé Sans le soutien des 19 élus travaillistes, Ehud Olmert se retrouverait privé d'une majorité au parlement (120 sièges) et il serait obligé soit de démissionner, soit de remanier son cabinet, soit d'opter pour des élections anticipées. La législature actuelle s'achève en 2010.