Des responsables israéliens et palestiniens ont programmé, pour le mois prochain, une rencontre non officielle à Casablanca pour relancer la Feuille de route. La délégation israélienne sera conduite par Ami Ayalon, l'ex-chef du Shin Beth et actuel membre du Parti travailliste. Des responsables palestiniens devront rencontrer, le mois prochain, une délégation israélienne à Casablanca pour essayer de relancer la Feuille de route et la paix entre les deux parties malgré l'arrivée au pouvoir du mouvement Hamas. Selon le "Jerusalem Post", la délégation israélienne qui se rendra à Casablanca sera conduite par Ami Ayalon, ex-patron du Shin Beth, élu récemment sur les listes du Parti travailliste d'Amir Peretz. Cette délégation, précise le journal, comme d'ailleurs la radio militaire israélienne, rencontrera une délégation palestinienne à laquelle ne prendra part aucun membre du Hamas. La délégation palestinienne sera composée uniquement de responsables du Fatah dont éventuellement Ziad Abu Ziad, membre du Conseil législatif palestinien. Toutefois, indique la presse israélienne, le rendez-vous prévu à Casablanca ne devrait en rien engager le gouvernement israélien puisqu'il ne s'agira pas de sommet officiel, mais juste de simples échanges de points de vue. Ami Ayalon, militaire de premier rang converti à la recherche de la paix, n'en est pas à sa première initiative commune avec les Palestiniens. Avec l'ex-ministre chargé des Affaires de Jérusalem, Sari Nusseibeh, il avait créé et co-présidé "Mifkad", une ONG israélienne à l'origine de la pétition "La voix des peuples" appelant à la création –et à la cohabitation – de deux Etats. Cette rencontre, selon les sources israéliennes, est maintenue malgré l'interdiction faite par le Premier ministre Ehud Olmert dimanche dernier, aux responsables israéliens de rencontrer des officiels palestiniens. Ami Ayalon, figurant actuellement parmi les figures de proue du Parti travailliste israélien, a dirigé le Shin Beth (service de sécurité intérieure) entre 1996 et 2000. En mars dernier, il avait suscité la polémique par des déclarations où il affirme avoir tué plus d'Arabes que ne l'a fait le Hamas dans le camp juif. Le 17 février 2006, c'est Amir Peretz, le chef du Parti travailliste israélien, qui avait effectué une brève visite au Maroc et où il a eu un entretien en tête-à-tête avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Fès. Le chef du Labor israélien avait déclaré à l'issue de cet entretien que le "Le Maroc a été et demeure un acteur essentiel dans le processus de paix au Proche-Orient particulièrement lorsque ce processus traversait des moments difficiles". Amir Peretz, selon des sources israéliennes, aurait choisi le Maroc pour lancer une nouvelle initiative pour la paix dans la région. Cette initiative cherche à établir de nouveaux canaux de dialogue avec le monde arabe pour débloquer le processus de paix mis à mal par l'arrivée de Hamas aux affaires. Elle vise notamment à impliquer des pays arabes représentant ces "forces modérées" qui pourraient donner un nouvel élan à tout le processus. Le plan d'Amir Peretz aurait été soumis à Sa Majesté le Roi lors de sa visite de février dernier.