Les quatre principaux candidats à la présidentielle 2007 Les résultats qui sortiront des urnes ce dimanche soir seront décisifs non seulement pour les quatre principaux candidats mais aussi pour leur parti et le paysage politique français. Petit tour d'horizon des enjeux du scrutin. Nicolas Sarkozy… Un score de plus de 27% au 1er tour devrait permettre au candidat de l'UMP de finir premier et de s'illustrer dans l'histoire politique de la droite, aucun candidat n'ayant jamais atteint un tel sommet depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1981 (28,31%). Un résultat situé entre 25 et 27% serait honorable, sans garantir toutefois sa victoire au second tour. Un résultat inférieur à 25%, enfin, serait une déception, le candidat UMP n'étant jamais descendu aussi bas dans les sondages. … et l'UMP. Le parti ne devrait guère souffrir au soir du 1er tour, à moins de l'élimination, peu probable, de son candidat. Il faudra attendre le second tour pour savoir si Nicolas Sarkozy, élu, passera le relais à la tête de son parti. Si le chef de l'UMP perd au second tour face à Ségolène Royal, on peut imaginer qu'il garde sa place, en leader de l'opposition qui prépare sa revanche. S'il perd face à François Bayrou, l'explosion de son parti est inévitable. Ségolène Royal… La candidate du PS s'en sortirait haut la main avec un résultat de plus de 27%. Elle serait quasiment assurée de remporter le second tour, avec le report des voix du reste de la gauche et d'une partie des électeurs de Bayrou. En dessous de ce score, l'issue est plus incertaine. Entre 23% et 27%, la victoire serait plus difficile à décrocher, compte tenu d'un résultat forcément élevé de François Bayrou (entre 15 et 20%). En dessous de 23%, c'est très compromis. … et le PS. Si Ségolène Royal décroche l'Elysée, le parti ne se précipitera sans doute pas pour changer sa direction et devrait attendre les municipales de 2008. Si la candidate échoue, même de peu, c'est la crise. Laurent Fabius devrait appeler à une grande fédération des partis de gauche, Dominique Strauss-Kahn à un vrai parti social-démocrate et François Hollande à l'unité du PS… Quant à Ségolène Royal, son aventure personnelle s'arrêterait sans doute là. François Bayrou… Le candidat de l'UDF aura réussi son coup s'il dépasse les 20%. Il peut se qualifier pour le second tour et la bipolarisation de la vie politique française vole en éclat. Si le résultat se situe entre 15% et 20%, François Bayrou loupe le coche, mais devient un «faiseur de roi». Ni la gauche ni la droite ne peuvent gagner sans ses voix. Et le candidat centriste peut poursuivre sa route jusqu'à la prochaine élection, en 2012. A moins de 15%, par contre, c'est la claque. Sans grand espoir de lendemain. ...et l'UDF. Quel que soit le résultat, le parti ne peut pas se maintenir tel quel. Si François Bayrou est qualifié pour le second tour, les frontières explosent, y compris au PS et à l'UMP, victimes d'une recomposition imposée du paysage politique. Dans le cas d'une défaite du candidat centriste dès le 1er tour (- de15%), l'UDF est en danger et risque l'hémorragie aux législatives en cas de ralliements trop nombreux à l'UMP. Jean-Marie Le Pen... A plus de 20%, c'est le rêve assuré pour le candidat du FN. Il peut se retrouver en finale et franchit un nouveau cap. Un résultat inférieur, mais au de-là de son score de 2002 (16,8%) serait honorable, Jean-Marie Le Pen se retrouvant en position de force au second tour. A moins de 16,8%, par contre, c'est l'échec et le succès pour Sarkozy qui aura réussi à pêcher dans les voix du FN. … et le FN. Le résultat importe surtout pour la succession à la tête du parti. Si le patron du Front national fait mieux qu'en 2002, sa fille Marine en bénéficiera et reprendra le flambeau. Si Jean-Marie Le Pen fait moins, il lui sera difficile de s'imposer.