Il était temps. Un débat sur les métiers de cinéma ainsi que la formation en la matière était plus que nécessaire. Les différents intervenants de la ville attendaient cette initiative avec impatience. En effet, la ville de Ouarzazate, baptisée à raison, capitale africaine de cinéma, s'est érigée depuis des décennies en destination prisée des meilleurs réalisateurs étrangers, mais sans que cela ne soit accompagné d'un débat réfléchi sur l'avenir de cette industrie. Ainsi, au fil des temps, le secteur s'est-il trouvé rongé par plusieurs mauvaises habitudes et parfois des dépassements, soit au niveau du Code de travail en vigueur au Maroc ou encore à l'éthique professionnelle. L'Université d'Ibn Zohr d'Agadir a le mérite d'avoir initié ce débat. Elle a ainsi lancé la première édition du Workshop métiers et formation en cinéma qui aura lieu ce week-end, les 13 et 14 avril à Ouarzazate, en partenariat avec la Faculté poly-disciplinaire d'Ouarzazate. Certes, l'affiche de cet événement mentionne que cette initiative a été montée en partenariat avec le Centre cinématographique marocain (CCM), mais il faut dire que cette structure nationale est totalement absente de Ouarzazate. Pas de cellule représentative, pas d'intervention sinon dans les festivals ou des circonstances officielles pour manquer une présence de quelques heures. Pourquoi Ouarzazate ? D'abord, un grand nombre de réalisateurs y ont séjourné pour les besoins de tournage de films dont la notoriété n'est plus à confirmer et plusieurs d'entre eux ont réussi une percée planétaire, tels « Laurence d'Arabie » de David Lean, « L'homme qui voulait être roi » de John Huston, « Un Thé au Sahara » de Bernardo Bertolucci, «Œdipe Roi » de Pasolini, «Kundun» et "La dernière tentation de Jésus» de Martin Scorsese, «Cléopâtre» de Frank Rodda, «Gladiators» de Ridley Scott, «Astérix Obélix » et « Cléopâtre » de Alain Chabat et «Babel » d'Alejandro González I-árritu. Liens Pertinents Afrique du Nord Maroc Arts, Cultures, Littérature Ensuite, à Ouarzazate se trouvent deux centres de formation en matière de cinéma. Il y a lieu de signaler l'existence d'un Institut de formation aux métiers de cinéma qui ambitionne de prendre une dimension africaine. En outre, la Faculté polydisciplinaire de Ouarzazate, qui a démarré cette année, entend se consacrer à la formation de filiales spécialisées. D'où l'objectif annoncé par les organisateurs, en l'occurrence l'identification des profils (filières) répondant aux besoins du secteur audiovisuel et du cinéma au Maroc et permettant d'améliorer l'attrait du Maroc dans ce domaine. Selon la plateforme dédiée à cette rencontre, les organisateurs visent aussi à valoriser les nouvelles formations de l'Université, notamment les licences professionnelles en matière de cinéma et d'audiovisuel et encourager les enseignants chercheurs et les étudiants à s'impliquer dans les activités de développement et de promotion culturelle de la Région. Le menu thématique sera riche de volets inhérents à ce secteur. Il sera ainsi question lors de ce premier workshop du « Marché national de production : bilan et perspectives», «Les expériences de production cinématographique marocaine et étrangère », et «la formation en cinéma et audiovisuel : métiers et compétences ». Les enjeux de cette rencontre revêtent de l'importance étant donné que la région Sous-Massa-Drâa projette d'en faire, avec la ville de Zagora à l'horizon 2016, le leader de l'accueil des tournages de films en Afrique, créant ainsi 8000 emplois.