- Se conformer aux exigences internationales - L'élément humain, un facteur-clé La responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) était au coeur d'un débat organisé les 9 et 10 avril à Agadir. L'initiative est de l'Institut supérieur d'informatique appliquée et de management (ISIAM) en partenariat avec les universités de Nancy 2 et Ibn Zohr d'Agadir et l'Union régionale de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Le choix de ce thème par les organisateurs n'est pas fortuit. La question qui évoque la démarche par laquelle les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques, dans leurs activités et dans leurs interactions avec les parties prenantes, n'est pas un simple phénomène de mode. Dans la filière agroalimentaire dans le Souss, la démarche se traduit par de nombreuses mesures mises en oeuvres par le management des industries. Les unités les plus avancées en la matière sont celles qui ont une vocation exportatrice. Ces entreprises, en raison des exigences de leurs partenaires étrangers, ont adopté des démarches qualité, et la responsabilité sociale de l'entreprise en est un volet incontournable. Au-delà de répondre aux conditions des clients et des processus des démarches qualité, les entrepreneurs ont compris que l'élément humain est un facteur-clé de la réussite des entreprises. Pour Kheir Eddine Soussi, président de l'Union régionale de la CGEM dans le Souss-Massa-Draâ, c'est même le pivot principal du développement des entreprises. Il faut toutefois souligner, qu'en matière de RSE, si certaines entreprises sont très en avance, la démarche en est encore aux balbutiements au Maroc. «Nous sommes loin des standards internationaux», juge Soussi. De fait, dans un environnement économique où l'informel est encore très important, sans compter que dans certaines entreprises le minimum social requis n'est pas assuré, on ne peut que dire que la RSE existe encore de manière empirique dans le milieu entrepreuneurial marocain. Certes aujourd'hui, dans ce contexte mondialisé il y a un réveil et une volonté de s'aligner sur les concurrents étrangers. Mais il ne s'agit pas de donner l'illusion d'une bonne gouvernance à coup de bonnes paroles ou d'actions caritatives ponctuelles. Audit Désormais, le degré de responsabilité sociale d'une entreprise se mesure à travers des audits sociaux réalisés par des cabinets internationaux dont la rentabilité dépend du sérieux des enquêtes. Avant d'en arriver là, pour inscrire l'ensemble des acteurs économiques dans la tendance, il est nécessaire de multiplier les actions de sensibilisation et de formation sur le thème. C'est une des recommandations du colloque. Les intervenants ont préconisé également la mise en place d'un observatoire régional sur la RSE et l'édition d'un guide pour la mise en place de la charte de la RSE.