L'Algérie assume la responsabilité "du blocage de la solution pacifique et définitive de la question du Sahara et est responsable du calvaire et des souffrances de nos compatriotes séquestrés dans les camps de Tindouf", a souligné, jeudi à Genève, M. Adnane Jazouli, au nom de l'ONG marocaine l'Union de l'Action Féminine (UAF). Intervenant devant le Conseil des droits de l'homme, M. Jazouli a affirmé que les personnes séquestrées dans les camps de Tindouf "subissent toutes sortes de violation des droits de l'Homme, de la détention arbitraire jusqu'aux exécutions extrajudiciaires et sommaires, en passant par la torture, la violence à l'égard des femmes y compris les viols, les mariages forcés ou encore la séparation des familles". Il a rappelé que les populations séquestrées sur le territoire algérien, sont confinées dans "une région militarisée et dénuée des conditions les plus élémentaires de survie, ceci afin de provoquer la pitié et la sympathie pour la condition humanitaire de la population des camps de la part de la communauté des donateurs", soulignant que "tout le monde sait que cette aide humanitaire est détournée à des fins personnelles". Dans ce sens, M. Jazouli a appelé le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) "à faire son devoir de protection et permettre ainsi à cette population de retourner chez elle, au Maroc". Par ailleurs, et dans sa réponse à l'intervention d'une pseudo étudiante de nationalité algérienne qui s'est présentée comme un "défenseur des populations des camps de Tindouf" où elle vient d'effectuer, prétendait-elle, une visite, M. Jazouli a fait observer que "la déclaration qu'elle a faite n'est ni plus ni moins qu'une reprise machinale du discours officiel de l'Algérie qui ne trompe plus personne". "Un discours obstructionniste et hostile au Maroc et aux Marocains, particulièrement ceux des provinces du Sud", a-t-il ajouté. "Peut-elle nier l'existence de cordons militaires et sécuritaires autour de ces camps ? Peut-elle prétendre que ces populations peuvent circuler librement ? Peut-elle ne pas admettre les exactions et les pratiques esclavagistes auxquelles ces populations sont soumises?", s'est en outre interrogé M. Jazouli. "Cette étudiante algérienne a évoqué les visites familiales entre les camps de Tindouf et les provinces du Sud du Maroc, je dois juste lui rappeler certaines vérités incontournables, à savoir que depuis le début de ces visites, il y a 3 ans, sur le total des visiteurs, les deux tiers proviennent des camps et seulement un tiers des provinces du Sud du Maroc, plus d'une dizaine de ces visiteurs sont restés dans le Royaume alors que plusieurs autres cherchent par tous les moyens à y prolonger leur séjour, sans oublier que plus de 9.000 autres ont bravé tous les dangers pour retourner dans leur pays, le Maroc", a-t-il encore fait savoir. Pour l'intervenant, "cette étudiante algérienne ferait preuve de courage et de crédibilité si elle se préoccupait plutôt de la situation des droits de l'Homme dans son propre pays", l'invitant à assister le 14 avril prochain au Tribunal symbolique que l'Union de l'Action Féminine organise, en collaboration avec des ONG internationales, et auquel des femmes sahraouies vont témoigner, en public, de leurs souffrances dans les camps et les prisons de Tindouf.