Trois Français résidant en Arabie saoudite ont été tués lundi et un autre blessé lors d'une attaque perpétrée par des inconnus sur une route du nord-ouest du pays, ont annoncé les autorités saoudiennes et françaises. Les victimes sont trois pères de famille et le blessé un adolescent de 17 ans, a précisé une source diplomatique française dans le royaume, en précisant que cinq femmes ou enfants qui faisaient partie du même groupe étaient indemnes. Les premières informations faisaient état de deux blessés. Il s'agit du premier attentat meurtrier contre des étrangers en Arabie saoudite depuis la mort, en septembre 2004 à Djeddah, d'un Français qui travaillait pour le groupe français d'électronique Thales. L'attentat n'avait pas encore été revendiqué lundi soir, mais il présente des similarités avec les nombreuses attaques perpétrés depuis mai 2003 par la branche locale du réseau terroriste Al-Qaïda contre des ressortissants occidentaux dans le royaume. De source diplomatique française, on a précisé que l'attaque s'était produite près de Madaen Saleh, un lieu historique situé dans le nord-ouest du pays. Les victimes faisaient partie d'un groupe de Français résidant à Ryad. Les assaillants, dont on ignore le nombre, "les ont mitraillés alors qu'ils sortaient (de leur véhicule) pour prendre l'air", a-t-on ajouté. Le ministère saoudien de l'Intérieur a confirmé qu'il y avait trois morts et un blessé. "Un groupe de résidents français comprenant quatre hommes, trois femmes et deux enfants ont essuyé des coups de feu tirés d'une voiture non identifiée alors qu'ils faisaient halte dans une zone désertique pour se reposer (...) entre Médine et Tabouk", affirme le ministère dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle SPA. "Deux hommes ont été tués sur le coup et un troisième, qui avait été blessé, est décédé à l'hôpital", poursuit le communiqué, précisant qu'un quatrième homme a été blessé et est actuellement soigné. Tabouk se trouve dans l'extrême nord-ouest du pays, près de la frontière jordanienne. Le communiqué du ministère affirme également que certains membres du groupe envisageaient de se rendre vers La Mecque, la ville la plus sainte de l'islam, située plus au sud, pour y effectuer l'Omra, le petit pèlerinage. A Paris, le président Jacques Chirac a exprimé sa "consternation" après l'attentat, condamnant "fermement cet acte odieux", alors que le chef de la diplomatie Philippe Douste-Blazy l'a qualifié d'"acte horrible". Dans la rubrique "Conseils aux voyageurs" de son site Internet, actualisée pour la dernière fois le 15 novembre 2006, le ministère français des Affaires étrangères estimait que "le risque terroriste (restait) élevé en Arabie saoudite" et que "de nouveaux attentats ne (pouvaient) pas être exclus". Ces conseils faisaient suite à la "diffusion dans les médias internationaux de messages du réseau Al-Qaïda menaçant les Occidentaux", selon le ministère. Des salariés de Schneider Electric Deux des trois Français tués lundi dans une attaque en Arabie Saoudite étaient des salariés du groupe de matériel électrique français Schneider Electric, a indiqué le groupe. Dans une déclaration, le PDG Jean-Pascal Tricoire et les salariés du groupe "expriment leur profonde tristesse après le décès de trois Français dont deux salariés expatriés du groupe dans des circonstances dramatiques, alors qu'ils étaient en visite touristique sur le site de Madain Saleh (Arabie Saoudite)".