C'est peu dire que la question échauffe les esprits. Quelque 66% des lecteurs internautes du figaro.fr ont répondu «oui» à notre question. Une «peur» avouée alors que s'ouvre, à Paris, la réunion du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), où 500 scientifiques doivent boucler, d'ici vendredi, un rapport devant servir de référence dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Objectif : alerter les politiques sur l'aggravation et l'accélération du phénomène. Autant battre le fer tant qu'il est chaud: au moment même où la réunion du Giec prendra fin, un autre sommet sera inauguré, qui donnera précisément la parole aux décideurs. La conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale, voulue par Jacques Chirac, débutera ce vendredi. Et promet d'accoucher d'actes. Les tenants du «oui» n'en espèrent pas moins. «Seule l'intervention des politiques en matière environnementale permettra un changement radical», affirme Damien. Et d'ajouter : «peut-être que lorsqu'on parlera des conséquences économiques et sociales, le monde prendra réellement conscience du danger». Thierry s'en inquiète : «L'humanité a-t-elle seulement conscience d'être devenue suffisamment puissante pour abîmer durablement la planète ?». Violaine lance un appel écocitoyen : «Modérons notre consommation d'énergie et nos émissions de gaz à effet de serre». Jamais les discours et engagements des grands de ce monde n'ont été si nombreux. En France, Nicolas Hulot a réussi le tour de force de placer le climat au cœur de la campagne électorale. Aux États-Unis, qui n'ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, le président Bush a reconnu, dans son discours sur l'état de l'Union, que le réchauffement représentait «un sérieux défi». Et le problème a aussi fait débat lors du Forum économique de Davos, la semaine dernière. Gildas s'en réjouit : «On sent monter la prise de conscience. Certes, l'inertie est énorme à cause des contraintes et implications économiques. Mais des solutions émergent. La recherche est stimulée». Pas de quoi convaincre 34% de lecteurs internautes qui dénoncent un «réchauffement médiatique». Victor analyse: «trois catégories de personnes ont intérêt à annoncer l'Apocalypse. Les anxieux par nature, pour avoir un motif de peur. Les altermondialistes, pour accuser le capitalisme et le libéralisme de toux les maux. Et les scientifiques spécialisés en climatologie, afin d'accroître leur influence et obtenir plus de crédits».