L'Egypte a livré vers la bande de Gaza, avec l'aval d'Israël, une importante quantité d'armes et de munitions aux forces du Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ont affirmé jeudi des responsables des services de sécurité israéliens. La cargaison -2.000 fusils-mitrailleurs, 20.000 chargeurs, deux millions de balles- a transité par le territoire israélien à bord de quatre camions sous l'escorte de la police militaire, ont précisé les responsables qui ont requis l'anonymat. Les camions sont entrés dans la Bande de Gaza par le point de passage de Karni. Ces armes sont destinées à renforcer les services de sécurité proches du Fatah de Mahmoud Abbas engagés dans une violente lutte pour le pouvoir avec les miliciens du Hamas, le Mouvement de la résistance islamique contrôlant le Parlement et le gouvernement palestiniens. D'après le quotidien "Haaretz", les détails de cette livraison ont été réglés par le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas lors de leur première rencontre officielle, samedi soir à Jérusalem. Le négociateur palestinien Saeb Erekat s'est refusé à tout commentaire tout comme Miri Eisin, la porte-parole d'Ehoud Olmert, ainsi que le ministère israélien de la Défense et les autorités égyptiennes. Nabil Abou Rdeneh, un porte-parole de M. Abbas, a de son côté publié jeudi un communiqué de démenti. Des témoins ont cependant vu un des camions des forces de sécurité du Fatah, transportant des caisses fermées. Une de ces caisses est tombée au cours d'une manoeuvre du camion, répandant des armes sur la chaussée, poursuivent les témoins. Les hommes à bord du véhicule sont promptement descendus pour ramasser les armes. Un ministre du cabinet israélien, Binyamin Ben-Eliezer, a pour sa part semblé confirmer la livraison, en déclarant que ces armes devaient donner à Mahmoud Abbas "la capacité de tenir contre ces organisations qui essayent de tout détruire". Ce transfert d'armes intervient sur fond d'un certain réchauffement des relations entre l'Etat hébreu et le président de l'Autorité palestinienne. Ehoud Olmert a approuvé lundi le principe d'une levée de certains des quelque 400 barrages israéliens qui entravent les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie. Le chef du gouvernement israélien a également soutenu la position de son ministre de la Défense Amir Peretz sur une éventuelle libération de prisonniers palestiniens, même en l'absence d'un accord sur la libération du caporal Gilad Shalit, le soldat capturé et détenu depuis juin par des militants palestiniens. AP