Les forces rivales du Hamas et du Fatah se sont affrontées dans la bande de Gaza faisant un mort et 12 blessés, premier incident meurtrier en trois semaines. Les violences se sont propagées dans toute la ville de Rafah, dans le sud du territoire, à mesure que les combattants des deux camps érigeaient des barrages et prenaient position sur les toits. Le président Mahmoud Abbas, du Fatah, a prévenu mardi les Palestiniens qu'ils se trouvaient au bord de la guerre civile. D'après le Fatah, les heurts ont éclaté à Rafah lorsque des hommes du Hamas ont fait irruption au domicile d'un chef local du mouvement nationaliste. Un frère de ce dernier a été tué. Au moins 12 autres Palestiniens ont été blessés, dont six du Fatah, quatre du Hamas et deux passants, dans les violences qui ont suivi, ont déclaré des responsables hospitaliers. De son côté, le Hamas assure que ses hommes n'ont fait que riposter à des tirs du Fatah. L'homme décédé jeudi est la première victime des affrontements interpalestiniens depuis la trêve conclue mi-mai sous médiation égyptienne. Ce cessez-le-feu a mis fin à une flambée de violences fatale à une cinquantaine de Palestiniens. Une organisation palestinienne de défense des droits de l'homme estime que 616 Palestiniens ont été tués dans les combats entre factions rivales depuis la victoire du Hamas aux élections législatives en janvier 2006. REQUÊTE DU FATAH Le Hamas et le Fatah s'accusent mutuellement de saborder les efforts égyptiens pour ramener le calme dans la bande de Gaza. Israël examine par ailleurs une requête du Fatah sur l'importation d'armes et de munitions dans la bande de Gaza en provenance d'Egypte et d'autres pays arabes, a-t-on appris de sources israéliennes et occidentales. L'Etat juif a autorisé en 2006 de telles livraisons à destination des forces fidèles à Abbas, notamment sa garde présidentielle. Les Etats-Unis ont demandé à Israël d'autoriser ces transferts afin de saper la domination du Hamas dans la bande de Gaza. Certains responsables israéliens craignent toutefois de voir ces armes finir entre les mains d'activistes impliqués dans des attaques contre leur pays. Malgré ces réticences, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a globalement soutenu l'effort américain. Au sein des services de sécurité israéliens et américains, on affirme que la Force exécutive du Hamas, mise sur pied après sa victoire électorale, et sa branche armée reçoivent des fonds, des armes et des entraînements de la part de l'Iran et d'autres alliés islamistes. Le ministère israélien de la Défense a refusé de s'exprimer au sujet de la dernière requête du Fatah. Abbas et Olmert devaient se rencontrer jeudi mais leur sommet a été reporté sine die à la demande des Palestiniens, qui réclament un engagement ferme d'Olmert sur un certain nombre de points, notamment le transfert des recettes fiscales prélevées au nom de l'Autorité palestinienne par Israël. Parallèlement aux violences interpalestiniennes, Israël a multiplié les opérations militaires dans la bande de Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes des activistes sur son territoire. Une porte-parole militaire a affirmé qu'au moins une roquette avait été tirée sur Israël jeudi, sans faire de victime.