Un premier film pour raconter l'histoire d'une jolie tueuse Le réalisateur Youness Reggab est en plein tournage à Agadir de son premier long métrage «Fanida». Ce film rentre dans le cadre du projet Film Industry mis en place par l'équipe de Ali n' Productions. Le scénario, écrit par Merieme Drissi, est tiré d'une idée originale de Mariam Maach. Il raconte l'horreur, la double vie de Fanida, mais surtout la dualité des gens. Une idée qui a enthousiasmé Youness Reggab qui déclare à ce propos : «L'histoire est originale. Cela m'a donné envie de changer de style, d'être confronté à un genre nouveau, en l'occurrence "l'Horreur"». Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur semble vouloir appliquer une bonne partie des techniques étudiées en matière de prise de vue. Youness Reggab explique, plein d'enthousiasme: «Je vais commencer avec un style classique. Après le premier meurtre, je vais multiplié les splits, les plans inclinés, la caméra épaule, les plans serrés, les arrière-plans flous… Pour finalement, ralentir le rythme à partir de la mort de Badr en passant à des travelling doux et des plans plus lent…» Et lorsqu'on demande au réalisateur de définir ses influences, il répond spontanément : «Je déteste m'inspirer d'un autre film, j'aimerais faire mon cinéma… même si après 100 ans de cinéma, c'est difficile d'innover.» Dans la famille Reggab, il n'est pas le seul à s'être adonné à la passion du septième art. Avec une sœur chef-costumière, un frère chef-opérateur au Canada et un petit frère éclairagiste au Maroc, Youness a attrapé très jeune le virus du cinéma. Indépendamment d'ailleurs de sa carrière de réalisateur, il a toujours rêvé de devenir acteur. Un souhait devenu réalité puisqu'il interprète un petit rôle dans son propre film. Youness incarnera le livreur de pizza qui se fera assassiner par Fanida. Et parce que les réalisateurs s'entraident entre eux... parallèlement au tournage, une deuxième équipe, dirigée par Hicham Lasri, s'est mise en place pour tourner le spot publicitaire de l'oncle de Fanida, qui revient comme un leitmotiv dans le film. Le tournage qui se déroule actuellement à Agadir rassemble un casting de jeunes talents dont notamment Mounia Magueri et Saleh Ben Saleh, deux jeunes comédiens diplômés de l' Isadac. Les deux artistes interprètent respectivement les personnages de Fanida et de Youssef. Malek Akhmiss, diplômé de l'Ecole de Lason de Paris, joue le rôle de Mehdi, l'oncle de Fanida, et Abdellah El Abdaoui, comédien confirmé d'Agadir, sera l'inspecteur Abbes. Synopsis Il s'agit d'un psychodrame autour de l'histoire de Fanida, une jeune fille caractérisée par sa paire de gant blanc, son appareil photo et son air insolent… Orpheline, Fanida vit chez Mehdi son oncle, un acteur de publicité. Toujours en tournage, celui-ci couvre sa nièce de cadeaux pour lui prouver combien il l'aime et sans doute aussi, pour s'excuser de la laisser seule avec Cathy, sa compagne, que Fanida déteste. Au lycée, le directeur essaye d'imposer la discipline à Fanida qui s'amuse à transgresser les règles. Et ce, jusqu'à l'arrivée de Youssef, jeune professeur idéaliste, qui s'intéresse à son cas et lui évite l'expulsion. Youssef est un intellectuel décalé qui déchiffre le monde dans la grille de ses mots croisés. Il s'engage, crédule, dans une complicité avec sa jeune élève dont il ne mesurera les conséquences que trop tard … Badr, un jeune homme plutôt mignon, est le seul ami de Fanida. Il est également le seul envers qui elle se montre agréable. Fanida ne se mêle pas au reste du monde. Distante, inébranlable, elle se joue de la vie des gens et s'improvise maître de leur mort. Fanida tue et regarde ses victimes dans les yeux. Chaque jour, les photos de celles-ci viennent compléter les pages de son album funèbre. L'inspecteur Abbes observe les faits et gestes de Fanida. Depuis le premier meurtre, il la suspecte. Il lui reste encore à prouver sa culpabilité parce que Fanida, qui sait jouer de son visage angélique et son intelligence est à la hauteur de sa perversion... Extraits du scénario : «Je m'appelle Fanida, mais mon nom de famille Messous signifie sans goût… Mes parents croyaient qu'en m'appelant ainsi ils allaient conjurer le sort mais tout vire à l'enfer dans ma vie… Mon père s'est tué dans un accident de voiture, et je suis restée seule avec ma mère… Mais un jour, un homme qui avait des affaires en Italie a demandé sa main, elle est partie vivre à l'étranger. Depuis, aucune nouvelle… Mon oncle m'a recueillie, je suis devenue le centre de sa vie, c'est mon sponsor officiel, il me gâte et me couvre de cadeaux… Mais moi, c'est une famille que je veux…T'aurais pu être mon grand-père à moi… Fanida se retourne vers le vieil homme, il agonise quelques secondes… Elle le regarde sans sourciller… Fanida reste un moment à le contempler, et tranquillement le photographie… ».