Deux ans d'existence et une série de bavures, c'est le triste bilan de l'expérience des Groupements urbains de sûreté (GUS). Le nouveau patron de la police a mis un terme à l'expérience des GUS. Deux ans de vie et c'est le retour à la case de départ. L'annonce était prévisible tellement ce corps a réussi la prouesse d'accumuler, durant sa courte existence, un bon nombre de bavures. La nomination en septembre dernier d'un civil à la tête de la DGSN, Charki Draiss, a sonné le glas pour une partie du système instauré par le général Laanigri. Le capital crédit-confiance qu'ils avaient auprès des Marocains a été vite dilapidé. Les huées contre les éléments du GUS lors de la célébration, mai dernier, du cinquantenaire des Forces Armés Royales étaient un signe révélateur du fossé séparant ce corps du reste des Marocains. Désormais, les membres des Groupements urbains de sûreté (GUS) seront redéployés "au niveau des services de la sécurité publique, de la police judiciaire et de la police de la circulation afin de renforcer les ressources humaines desdits services, d'assurer une présence continue et efficiente de la police sur la voie publique et d'intensifier la lutte contre le crime sous toutes ses formes", souligne à cet effet un communiqué émanant de la DGSN. Il est certain que l'installation, le 17 octobre 2004, des GUS a été au cœur d'une bonne campagne de communication qui a vite tourné. Les cas de mauvais traitements où sont impliqués les membres de cette police dite de proximité sont devenus légion. A cela s'ajoutent, et ce qui est grave, des personnes décédées à la suite d'interventions musclées des éléments de ce corps notamment à Salé, Marrakech et Laâyoune. La presse et les organisations des droits de l'Homme avaient fait éta t de ces sinistres cas relevés dans différentes villes du Royaume. Et pourtant, la mission initiale et principale des membres du GUS consistait en l'instauration de la sécurité qui faisait défaut dans plusieurs quartiers de nos villes. La multiplication de ce genre de dérapages a porté un sérieux préjudice à l'image de cette police de proximité et à l'effort de démocratisation et de transparence dans lequel le pays s'est engagé avec notamment l'adoption de la loi contre la torture qui prévoit peine de prison et amende à l'encontre de tout agent de la sécurité qui la transgresse