GAZA (Reuters) - Des affrontements entre forces de sécurité contrôlées par le gouvernement du Hamas et partisans du président palestinien Mahmoud Abbas ont fait sept morts et 50 blessés dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Ismaïl Hanyeh, issu du mouvement islamiste, a invité toutes les factions "à faire preuve de responsabilité et à dépasser leurs divergences". Il s'agit des incidents les plus graves engendrés par le non-paiement des fonctionnaires en raison de l'embargo financier que subit l'Autorité palestinienne, alors que les négociations en vue de la formation d'un gouvernement d'union sont dans l'impasse. Des heurts ont également éclaté à Ramallah, en Cisjordanie, où des fidèles d'Abbas ont saccagé les bureaux du chef du gouvernement. Deux voitures ont été incendiées, mais on ne signale pas de victimes. A Gaza ville, les membres des deux camps ont échangé des tirs depuis les toits des bâtiments voisins du Conseil législatif (parlement). Un membre de la garde présidentielle d'Abbas a été tué à une centaine de mètres de la résidence du président à Gaza. On dénombre trois civils tués, dont un enfant. Un membre du Hamas et deux officiers de la sécurité sont également au nombre des morts. Quatre personnes ont par ailleurs été blessées dans une fusillade à l'hôpital de Gaza. "Nous (Abbas et moi) sommes convenus que toutes les parties devaient se conformer à la loi (...) et s'abstenir de toute implication dans des initiatives susceptibles de semer le chaos", a déclaré Haniyeh lors d'une conférence de presse. RICE ATTENDUE DANS LA RÉGION La plupart des blessés à Gaza et à Khan Younès, dans le Sud, sont des civils et des écoliers se trouvent parmi eux, selon les médecins. Fatah et Hamas se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ces heurts, qui ont relancé les craintes d'une guerre civile dans les territoires palestiniens. Ils ont éclaté alors qu'une cinquantaine de chars israéliens prenaient position dans le nord de la bande de Gaza, selon une source proche des services de sécurité palestinien. Tsahal a fait savoir que l'incursion visait à empêcher les tirs de roquettes artisanales en direction de l'Etat juif. Les tensions dues aux arriérés de salaire sont montées d'un cran quand le ministre palestinien de l'Intérieur, Saïd Seyam, issu du Hamas, a demandé à ses hommes de se déployer dans les rues pour empêcher tout nouveau désordre lié à la crise. Le mouvement islamiste a largement devancé le Fatah lors des élections législatives de janvier, entraînant une suspension de l'aide financière internationale qui empêche depuis plus de six mois l'Autorité palestinienne de payer ses fonctionnaires. Abbas est engagé dans un bras de fer d'une âpreté croissante avec le gouvernement d'Haniyeh. Les négociations entamées en vue de la formation d'un gouvernement d'union, qui pourrait sceller la reprise de l'aide occidentale, ont été vaines, jusqu'ici. Hanieyh a fait savoir qu'il avait évoqué la reprise des discussions avec Abbas. Aucune réaction n'est venue de la présidence. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice doit prendre dimanche soir la direction du Proche-Orient pour une tournée censée la conduire en Arabie-Saoudite, en Egypte, en Israël et des les territoires palestiniens.