Le président vénézuélien est en visite officielle en Chine avec à la clé de nouveaux partenariats économiques dans le domaine des hydrocarbures. Hugo Chavez a pris ses quartiers depuis trois jours en Chine. Le président vénézuélien, qui en est à sa quatrième visite officielle dans l'empire du Milieu depuis son élection en 1999, a surbooké son agenda jusqu'à dimanche en vue de consolider les liens économiques et politiques avec le géant chinois. Les rencontres avec les cercles financiers et les autorités se sont déjà conclues par la signature d'une quinzaine d'accords commerciaux notamment dans le domaine énergétique. Pékin et Caracas ont en effet défendu la vision d'une coopération mutuelle en matière d'exploitation et d'approvisionnement en hydrocarbures. Cinquième producteur mondial de pétrole, le Venezuela, qui détient la huitième production du monde, exporte actuellement 150 000 barils par jour vers la Chine sur une production quotidienne de 3,2 millions de barils. À l'issue de sa rencontre d'hier avec son homologue chinois, Hu Jintao, le chef d'État vénézuélien a déclaré que le Venezuela deviendra à terme l'un des principaux fournisseurs de pétrole de la Chine. « En 2009, nous devons être à un demi-million de barils par jour et dans la prochaine décennie nous allons viser un million de barils », a-t-il précisé. À cet effet, Pékin et Caracas ambitionnent de créer une société commune chapeautée par la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA et son homologue chinoise CNPC afin d'explorer les gisements de brut de la ceinture de l'Orénoque (dans l'État d'Anzoatégui), considérée comme l'une des plus importantes réserves mondiales de pétrole. Hugo Chavez a déclaré en outre que l'ensemble des investissements chinois prévus dans le secteur pétrochimique et pétrolier s'élèverait à « 2 milliards de dollars dans les prochaines années ». On attendait par ailleurs la signature de près de trente accords de coopération dans les domaines de la culture, de l'agriculture, des infrastructures ou encore de la construction de logements. La « symbiose » sino-vénézuélienne vient à point nommer pour les deux pays. La Chine doit importer 40 % de pétrole pour satisfaire sa consommation. Un pourcentage amené à doubler d'ici les vingt prochaines années. Pékin, dont les deux tiers des importations proviennent du Moyen-Orient, cherche à diversifier ses fournisseurs en investissant dans une région plus stable. Quant au Venezuela, il tente également de renouveler ses partenaires économiques. Caracas a précisé que le rapprochement avec la Chine ne léserait pas son principal importateur, les États-Unis, avec 1,5 million de barils expédiés par jour bien que leurs relations soient des plus froides. Depuis 2001, les partenariats stratégiques et économiques entre Pékin et Caracas ont considérablement évolué, à tel point que le Venezuela est devenu le principal destinataire des investissements chinois en Amérique latine et la Chine, le partenaire commercial privilégié de Caracas en Asie. Enfin, le président vénézuélien aurait obtenu de son homologue le soutien de la Chine dans sa candidature au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité, un gage de confiance et surtout de rapprochement des deux pays sur le terrain de la géopolitique.