LONDRES (AP) -- Dans un rapport publié mercredi, Amnesty International accuse Israël de crimes de guerre, estimant que l'Etat hébreu a violé le droit international en détruisant délibérément les infrastructures civiles du Liban lors du conflit qui l'opposait au Hezbollah. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, l'envergure et le schéma des attaques israéliennes, le nombre élevé de victimes parmi la population civile, l'étendue des dégâts et les déclarations faites par les responsables israéliens sont autant d'éléments initiaux qui "indiquent qu'une telle destruction était délibérée et faisait partie d'une stratégie militaire, plutôt que des 'dommages collatéraux"'. Selon le rapport d'Amnesty, présente des deux côtés de la frontière libano-israélienne, l'Etat hébreu a violé les dispositions du droit international interdisant les attaques directes contre les civils et les attaques sans discernement et disproportionnées. Cela "suggère une politique de punition du gouvernement libanais et de la population civile afin de les faire se retourner contre le Hezbollah", selon Amnesty. L'organisation a fait savoir qu'elle étudierait les attaques du Hezbollah sur Israël de façon séparée. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Mark Regev, a rejeté la critique, indiquant que "les actions d'Israël au Liban étaient en accord avec les normes de comportement reconnues dans le cadre de conflits et avec le droit international pertinent". Selon lui, Tsahal a fait de son mieux pour éviter les victimes civiles, contrairement au Hezbollah. "Pendant toutes les opérations militaires, Israël a fait tous les efforts possibles pour détruire toutes les infrastructures qui servaient au Hezbollah et ne pas toucher aux infrastructures civiles, bien que militairement c'eût été extrêmement simple", a assuré la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni lors d'un point presse à Paris avec son homologue Philippe Douste-Blazy. Mme Livni a reconnu que les ponts détruits par Tsahal servaient aussi aux civils, mais qu'Israël n'avait "pas d'autre choix" que de les bombarder à partir du moment où des armes pouvant être utilisées contre son territoire transitaient par ces infrastructures. La ministre israélienne a affirmé que les dommages causés dans la population civile n'étaient "jamais intentionnels de la part d'Israël". "Nous ne cherchons jamais à tuer des civils contrairement au Hezbollah dont c'est l'objectif essentiel", a-t-elle lancé. L'UNICEF estime que 1.183 personnes sont mortes dans le conflit, des civils pour la plupart, alors que le Haut commissariat de secours libanais a fait état de 970.000 déplacés.