L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a accusé jeudi Israël de bombardements indiscriminés contre les civils libanais. Dans sa condamnation d'Israël la plus dure depuis la fin de la guerre du Liban à l'été 2006, Human Rights Watch a dénoncé jeudi des «bombardements israéliens indiscriminés» comme étant les responsables de la plupart des victimes civiles du conflit. L'organisation de défense des droits de l'homme a jugé qu'il n'y avait aucun fondement à l'affirmation de l'Etat hébreu, selon lesquels les victimes sont mortes car les combattants du Hezbollah les utilisaient comme boucliers humains. La guerre de 34 jours, lancée après une attaque de la milice du parti chiite côté israélien de la frontière, a fait plus de 1.000 morts côté libanais. L'aviation israélienne a bombardé les infrastructures libanaises, notamment des ponts et l'aéroport de Beyrouth, et presque rasé la banlieue sud de la capitale, bastion du Hezbollah, ainsi que des villages du Sud-Liban hébergeant des centres du parti de Dieu pro-iranien. De son côté, le Hezbollah a tiré quelque 4.000 roquettes sur le nord d'Israël, qui ont causé la mort de 119 civils. Quarante soldats israéliens ont été tués dans les combats au sol. Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW, a souligné qu'il n'y avait que de «rares» cas dans lesquels le Hezbollah a opéré au milieu de la population. «Au contraire, après le début de la guerre, la plupart des responsables militaires et même beaucoup de responsables civils ont quitté les villages», a-t-il ajouté. «Ce que nous avons constaté, c'est que la plus grande partie de l'activité militaire du Hezbollah était menée depuis des positions préparées en dehors des villages, dans les collines et vallées environnantes». Les conclusions du rapport de HRW ont été rejetées par Mark Regev, le porte-parole de la diplomatie israélienne, qui a réaffirmé que le Hezbollah avait «adopté une stratégie délibérée de se protéger derrière la population civile», violant ainsi la «première loi fondamentale de la guerre». Le mois dernier HRW, qui a présenté son rapport jeudi à la presse à Jérusalem, avait dû annuler une conférence de presse à Beyrouth, le Hezbollah ayant menacé d'organiser de grandes manifestations. Dans ce rapport, Human Rights Watch accusait également le Hezbollah de tirs de roquettes indiscriminés sur des zones civiles en Israël. HRW, qui a étudié en détail 94 opérations aériennes et terrestres israéliennes qui ont eu pour conséquence la mort de 510 civils et 51 combattants, soit à peu près la moitié du bilan total des victimes libanaises, ajoute que de simples mouvements de véhicules ou d'individus pouvaient déclencher un bombardement israélien. Il accuse Israël d'avoir pris pour cible des civils fuyant les combats.