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S.M. le Roi Mohammed VI célèbre son 43e anniversaire en communion avec la jeunesse marocaine
Publié dans Agadirnet le 21 - 08 - 2006

Le peuple marocain, réuni en toutes ses forces et composantes, célèbre ce lundi 21 août le quarante-troisième anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. C'est une émotion partagée, une communion qui traverse le pays d'un bout à l'autre, car elle symbolise, au-delà de l'émotion et la liesse qu'elle suscite, une fête de famille et une joie collective.
Depuis la naissance, le même jour de 1963, de Sa Majesté le Roi, l'histoire du Maroc a tendu en quelque sorte vers ce destin, d'abord de Prince Héritier, ensuite de Roi en lequel s'identifient notre présent et notre avenir.
Le peuple marocain, des contrées lointaines de Oued El Himer dans l'Oriental à Dakhla, dans l'extrême sud du pays, c'est le même sentiment d'appartenance à ce destin exceptionnel, c'est la même symbiose avec un Roi que nous voyons avancer à pas pressés, bousculant les traditions sans les rejeter, impatient d'en découdre avec les archaïsmes et les blocages, prenant en main le destin de la nation, insufflant un vent de changement radical et imprimant une nouvelle dynamique à l'histoire de notre pays.
Le Prince Sidi Mohammed n'a pas quatre ans lorsqu'il entre à l'école coranique, versé déjà comme tout enfant marocain dans le rude apprentissage des préceptes de l'islam, des psalmodies, de l'imprégnation de la foi qui constituent la base fondamentale d'une formation que tout musulman acquiert et fortifie.
Une manière aussi d'assumer déjà une conviction religieuse par la pratique et l'exercice. L'enfance, accompagné de ses illustres frères, Sidi Mohammed la passera dans une atmosphère chaleureuse, entouré de l'affection de ses parents, mais soumis également à un rythme de travail qui prend parfois des allures spartiates.
On a souvent glosé sur l'éducation austère que feu S.M. Hassan II donnait à ses enfants. Mais on imagine ce qu'a pu être celle d'un Prince Héritier, destiné un jour à prendre la relève. Elle était marquée du sceau de l'exigence, de la rigueur et de l'effort.
Le Certificat d'études primaires obtenu en juin 1973 au Collège Royal où il fut l'élève studieux de grands professeurs, mêlé à des enfants du peuple, partageant avec eux les joies et les émotions, Sidi Mohammed accède au cycle secondaire. Le rythme est différent et il découvre un emploi du temps chargé et diversifié. C'est à cette époque que le futur Souverain commence à s'initier aux activités officielles relevant de la charge d'un jeune Prince engagé.
Voyage au Danemark pour un jamboree, visite en Afrique, présence aux funérailles du Président français Georges Pompidou, décédé le 2 avril 1974… le Prince Héritier se trouve déjà propulsé sur la scène politique internationale.
Pour beaucoup, nous conservons toujours cette tendre image du 6 avril 1974 de Sidi Mohammed, en costume national blanc, debout entre Michel Jobert et Maurice Couve de Murville devant l'entrée de Notre-Dame.
Il s'apprêtait à suivre le cortège funèbre du successeur du général de Gaulle, dont la dépouille était accompagnée d'un parterre impressionnant de chefs d'Etats et de gouvernement. Les chaînes de télévision, les photographes de presse, les invités, se concentraient ce jour-là sur le tout jeune Prince Héritier du Maroc – âgé de 11 ans à peine – dont la silhouette émouvante et digne conférait au cortège une singularité et une dimension œcuménique.
C'est dire que le Prince Héritier a tôt assumé les responsabilités en tous genres, sociales, sportives, culturelles voire politiques. Il les côtoyait de près à l'ombre d'un père exigeant, soucieux de donner à son futur successeur une formation complète.
Le cursus scolaire de Sidi Mohammed – Smit Sidi - au Collège Royal, est partagé entre l'apprentissage et le civisme. Il est donc intense. C'est un Collège où s'aiguise, en même temps qu'une course aux notes, la culture de l'amitié et où se jettent déjà les jalons d'un esprit de groupe.
Les élèves, venus d'horizons et de milieux divers, constituent une véritable pépinière dans une institution ouverte aux cultures, aux idées, à la modernité la plus exigeante certes mais qui dispense une formation d'humanités classiques, de langues et de sciences…
Alors qu'il n'a que 17 ans, Sidi Mohammed entreprend un long périple – que l'on peut dire à présent prémonitoire – dans cinq Etats d'Afrique : il visitera le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Nigeria.
Il y sera reçu avec tous les honneurs d'un digne représentant de feu S.M. Hassan II successivement par Léopold Sédar Senghor, Sékou Touré, Félix Houphouët Boigny, Ahmadou Ahidjo et Shéhu Shagari. Cette tournée au cours de laquelle il remet des messages Royaux, lui permet de s'entretenir avec eux, de tisser des relations privilégiées, de tremper déjà dans la réalité d'une Afrique mouvante.
Ce voyage constitue le "baptême du feu" africain du jeune Prince qui, plus tard, développera un attachement affectueux pour le continent et ses peuples… Devenu Roi, il renforcera la politique africaine du Maroc, avec la mise en œuvre d'une vision qu'aucun autre chef Etat n'est en mesure de lui disputer.
En 1981, S.A.R. le Prince Héritier obtient son baccalauréat, à la grande joie de son père, feu S.M. Hassan II, de la famille Royale et du peuple marocain.
C'est une étape nouvelle qui s'ouvre, ce sont aussi d'autres cycles d'études qu'il convient désormais d'entamer. Il est inscrit à l'Université Mohammed V de Rabat, suit des cours de droit et de sciences politiques, au milieu de ses condisciples du pays profond, partageant les joies et les amertumes selon les jours, mêlé à ses camarades et aux " pupilles " de ce haut lieu de la connaissance, observant, s'imprégnant des idées nouvelles, côtoyant la réalité de tous les jours… Sidi Mohammed est, selon ses professeurs, un étudiant attentif et studieux, il ne s'encombre jamais des apparences que d'aucuns, au motif qu'il est le Prince Héritier, sont tentés de lui " coller ". Etudiant comme tous les autres, il " potasse " avec d'autant plus de mérite et d'extrême exigence avec lui-même, qu'il se sait responsable, porté par le cours de l'histoire, non pas à être si différent des autres, mais à en être l'éclaireur, le pionnier.
Tant et si bien qu'en 1982, alors âgé de 19 ans, il est nommé Président du Comité d'organisation des Jeux méditerranéens de Casablanca, immense manifestation sportive dont la neuvième édition permet de mobiliser non seulement des sportifs mais tous les peuples de cette vaste région qui va du Maroc jusqu'au Liban. Avec les Jeux méditerranéens, le Maroc a consolidé sa vocation de rassembleur méditerranéen.
Quand il aborde sa vingtième année, S.A.R. le Prince Héritier Sidi Mohammed a déjà acquis ses " lettres de noblesse " en diplomatie et en communication extérieure du Royaume. La conviction de servir son pays et son peuple chevillée au corps, il préside en mars 1983 la délégation du Maroc qui participe aux travaux du VIIe sommet des pays non-alignés à New Delhi. Il y prononce un important discours et déploie une activité intense, rencontrant de nombreux leaders du mouvement qui incarne depuis 1960 les valeurs et la finalité des pays du Tiers-monde.
Son Altesse Royale le Prince Héritier Sidi Mohammed rappelle dans son discours de New Delhi les positions du Maroc sur divers problèmes africains et arabes ainsi que sur les relations des pays non-alignés avec les autres groupements.
Le Maroc avait été un pays fondateur de ce mouvement à la conférence de Bandoeng de 1955. Feu S.M. Hassan II avait pris part, en 1961, au Sommet de Belgrade où il lança et défendit le concept de " neutralisme positif ", faisant ainsi la part des choses à un moment où le monde était dominé par une âpre rivalité américano-soviétique. A New Delhi, sur fond de la même guerre froide qui durait encore, le Prince Héritier plaida pour un " nouvel ordre international ".
Autrement dit, pour le renforcement de cette troisième force constituée par les peuples arabes, africains et asiatiques. Le dialogue et la coopération, la réduction des inégalités, le respect des hommes, l'unité, la souveraineté et l'intégrité des Etats, ce sont là les concepts clé qui émaillent l'intervention, ici ou là, de S.A.R. le Prince Héritier. Ils préfigurent la mission qu'il entreprendra quelques mois tard, à la tête de la délégation marocaine qui participe alors aux travaux du Comité de mise en œuvre de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) réuni en septembre 1983 réuni à Addis Abeba.
Le chemin marqué d'étapes différentes le mène sur plusieurs fronts : l'intérieur et l'extérieur. C'est un Prince engagé sur la scène, menant de front des études et des activités officielles. Aucun continent ne lui reste inconnu, nul peuple ne lui est étranger. Il associe la lecture assidue d'ouvrages et les contacts avec les pays. Il est au rendez-vous de tous les grands et petits moments, et en 1985, franchissant une étape majeure des responsabilités nationales, il est nommé par feu son père Coordonnateur des bureaux et services de l'état-major général des Forces Armées Royales (FAR).
C'est une immense prise de conscience de l'héritage qu'il devra un jour assumer. L'armée, cet indéfectible et loyal corps de défense, il lui voue plus que de l'attachement, une inaltérable affection. Il est promu en 1994 au grade de Général de division et depuis lors veillera scrupuleusement à ce que les FAR bénéficient des formations d'encadrement, des moyens de promotion des ouvertures nécessaires à leur épanouissement. Pour les milliers de soldats marocains, il est "leur patron ", celui qui partage leur vie, accompagne leur parcours et les entoure de sa sollicitude.
La licence, les certificats de droit, le diplôme de doctorat ! Le parcours universitaire est rectiligne parce qu'il est studieux. Il est d'autant plus méritoire que Sidi Mohammed, à l'opposé de certains, n'a pas été, tant s'en faut, séduit par une université étrangère ou un pays d'Europe ou encore par les Etats-Unis.
Il est resté colleté à la réalité marocaine, enraciné dans le peuple, dans la culture nationale et, en définitive, il a donné par là le premier sens et la dimension de son patriotisme. La thèse de doctorat sur les relations entre le Maghreb et l'Union européenne n'obéit pas seulement à l'exigence d'une conjoncture, elle préfigure une reconfiguration géopolitique dont l'architecture est déjà en cours. Elle annonce ce que sera, en effet, la nouvelle donne à l'ombre d'une mondialisation rampante.
Ce sont les groupements régionaux, ici l'UMA et là l'Europe, leur interpénétration et leur complémentarité, qui doivent jouer le rôle d'amortisseur des chocs. Après la licence et les certificats avec mention, la thèse de doctorat avec mention " très honorable ", soutenue en 1993 devant un parterre d'illustres professeurs à l'Université Nice Sophia Antipolis, consacre enfin la vision du Prince Héritier sur un monde en mouvement…
C'est, croit-on, dans le même esprit qu'il entame un cycle de formation pratique de plusieurs mois auprès de Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne et homme d'une grande rigueur intellectuelle. L'Europe se cherche au milieu d'une vague de changements significatifs, avec la gauche qui gouverne en France et en Espagne, alors que l'Union du Maghreb Arabe s'apprête à jeter les bases de sa création, le 17 février 1989, à Marrakech.
Le parcours universitaire achevé sur une note magistrale pour S.A.R. le Prince Héritier, le séjour à Bruxelles, mêlé à ces fonctionnaires exigeants et bousculés qui font l'Europe tous les jours à coups de réglementations est une manière pour lui de compléter une pratique. Il peut mesurer la réalité de la gouvernance, se livrer à l'analyse comparative, s'inspirer des innovations, constater aussi les difficultés et les défaillances…
C'est S.A.R. le Prince Sidi Mohammed qui, en avril 1994 à Marrakech, devant une pléiade de dirigeants et de décideurs de l'économie mondiale, ouvre les travaux de la Conférence ministérielle du GATT, à l'issue de laquelle naîtra l'OMC. Sa présence à ce sommet domine encore les esprits et témoigne d'une exigence que le Royaume, pays hôte de l'organisation mondiale, place au-dessus de tout : la modernité. Et puisque modernité exige, c'est le Prince Héritier du Maroc qui l'incarne alors que les termes de " mondialisation " et de " globalisation " commencent à fleurir…
De même prend-il activement part en 1994 aux travaux célébrant à Genève le 50e anniversaire de la création des Nations unies et préside-t-il en 1995 la Commission nationale pour le même anniversaire. C'est ensuite au " Sommet de la Terre + 5 ", organisé à l'Onu du 21 au 27 juin 1997, où il représente son illustre père, qu'il prononce un important discours dont les accents retentissent encore de nos jours, développant une conception du développement équilibré, respectueux de l'environnement et des richesses de la terre.
Le discours sur l'environnement constitue, dix ans après, un véritable bréviaire, une plate-forme programmatique. Il préjuge à l'évidence l'une de ses préoccupations, une fois devenu Roi du Maroc en juillet 1999, sur le développement durable, la solidarité et la modernité. Quand il accède au Trône de ses glorieux ancêtres, le 30 juillet de cette année, il est imprégné à la fois des réalités subtiles du pouvoir, des impératifs qui se déclinent comme des urgences et sensible aussi aux attentes.
Cependant, il est dominé par le souci d'effacer les défaillances d'un héritage qu'il doit gérer méthodiquement, bousculant certaines pratiques, coupant court à d'autres, érigeant la rectitude au rang d'une grande valeur. Le défi du pouvoir, il le relèvera, celui des hommes aussi parce qu'il leur opposera tout simplement la rigueur intellectuelle, l'engagement au service du peuple et la fidélité à une mission monarchique incontournable : l'égalité et la justice !
Sa Majesté Mohammed VI incarne l'époque nouvelle, celle d'un Maroc qui, adossé sur des siècles d'histoire, n'hésite pas à secouer les conformismes pour mettre en avant l'intérêt général, celui du peuple avant celui des élites et des cercles privilégiés.
Le Souverain a décidé d'en finir avec l'immobilisme, en plusieurs points archaïque et dangereux, réglé une fois pour toutes la lancinante question des droits de l'Homme et des libertés publiques et individuelles. Il a favorisé la valorisation des ressources humaines par un programme didactique national, l'INDH, qui prend valeur de symbole du règne.
En moins de 7 ans, il a œuvré à l'émergence d'un Maroc nouveau, le faisant avancer comme jamais depuis quarante ans. Il a brûlé les étapes en termes de réformes politiques, économiques, juridictionnelles, humaines et diplomatiques. Le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a ouvert un âge d'or : celui de la liberté et de la modernité.


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