Le portail lance la déclinaison française du service de personnalisation de son moteur de recherche. Avec Mon Web, l'internaute va créer sa base de sites à conserver, les classer à l'aide de tags, mais surtout partager le tout avec sa communauté. "Mon Web", version 2.0 (quoique en bêta) est disponible. S'inspirant des pratiques du Web 2.0, le service lancé par Yahoo France permet à son utlisateur de personnaliser son moteur de recherche, en sauvegardant en ligne ses favoris ainsi que les pages web qui l'intéresse. Mais surtout, il rend possible le partage de ces informations avec la communauté que l'internaute se sera construit. «La pertinence des moteurs de recherche est malade», explique Olivier Parriche, directeur de Yahoo Search. «Les pratiques de référencement abusives (appelées spamdexing) en sont une des raisons: à cause d'enjeux commerciaux, les résultats algorithmiques des moteurs sont pris d'assaut.» Une première réponse à ce problème, selon lui, est de travailler sur le programme et l'algorithme maison pour les améliorer. «Mais nous pensons qu'une grande partie de la solution viendra de l'internaute lui-même, et du réseau qu'il se construit, de ce que l'on appelle le social search», poursuit-il. Un créneau sur lequel évolue également la start-up française Yoono, entre autres. Concrètement, pour accéder à Mon Web 2.0, l'internaute doit juste disposer d'un compte Yahoo classique. À lui ensuite de créer son profil et construire son réseau de contacts, en invitant ses amis et ses connaissances. Chacun pourra alors consulter les trouvailles des uns et des autres, les favoris, comme les sites enregistrés. Il n'est pas encore possible de voir apparaître automatiquement la liste de ses contacts Yahoo Mail ou Yahoo Messenger, «mais à terme nous travaillons à une plate-forme de gestion de contacts unifiée, quels que soient les produits», note le directeur de Yahoo Search. L'internaute, seul juge des informations L'utilisateur de Mon Web décide qui est autorisé à consulter les pages qu'il a sauvegardées: en leur conférant soit un accès privé, soit réservé aux amis ou soit à l'ensemble des internautes. «Si vous vous intéressez par exemple à Apple, et que vous vous rendez compte que Steve Jobs a sauvegardé des pages dans Mon Web en mode public, vous avez la possibilité de l'intégrer dans les contacts que vous voulez suivre», affirme Olivier Parriche. «Mais cela fonctionne sur le principe de l'"unidirectionnalité", c'est-à-dire que Steve Jobs n'est pas obligé ensuite de vous intégrer dans sa liste pour que cela fonctionne.» Mon Web 2.0 fonctionne également avec un système de tags (mots-clés), emprunté aux sites Flick'r et Del.icio.us, deux sociétés rachetées par Yahoo en 2005. «Au lieu de classer les sites dans des dossiers ou des répertoires, l'internaute leur attribue des tags», précise Olivier Parriche. Ce qui lui permet ensuite de créer son propre «nuage de tags», fonctionnalité qui met en avant les mots-clés qu'il a le plus utilisés ou plus souvent recherchés, selon les paramètres, et de consulter les nuages des autres. «Cela permet de synthétiser les centres d'intérêts», affirme-t-il. Dernière nouveauté: lorsque l'internaute inscrit à Mon Web tape une requête dans le moteur généraliste de Yahoo, les résultats se présentent de la façon suivante: les classiques et inévitables liens sponsorisés en haut et sur le côté; puis un encadré Mon Web 2.0 affichant les sites sélectionnés par sa communauté, et correspondant à sa requête. Et pour finir les résultats algorithmiques. «Nous voulons modifier le comportement de notre moteur pour activer le social search», déclare le patron de Yahoo Search. Avec une limite toutefois: «Notre rôle est de mettre en perspective les informations: il faut que l'on sépare distinctement les sources référentes (médias traditionnels, sites officiels...) et le contenu produit en plus, en provenance des internautes», selon lui. «Au final, notre rôle est de ramener un maximum d'informations pour que l'internaute soit seul juge de ce qui est bien ou pas».