Dans le sillage des déficits que connaît le port d'Agadir, le service vétérinaire de la direction provinciale de l'agriculture d'Agadir vient d'informer la Wilaya de la région Souss Massa-Drâa sur la dégradation de l'état hygiénique des quais de débarquements. Selon une commission dépêchée sur les lieux, les 2 et 3 août dernier, la non maîtrise de certaines pratiques notamment le débarquement du poisson bleu (sardines, maquereaux) non usinable constitue une source majeure de pollution qui détériore d'une manière directe les quais et le bassin portuaire et, partant, l'environnement de la ville entière. Il est à signaler dans ce sens que le déficit d'évacuation du poisson bleu non usinable contenu dans les calles des sardiniers (la charge de 9 bateaux en poisson en état d'altération très poussée non évacué il y a moins d'une semaine) menace dangereusement la santé et la sécurité de l'environnement par l'émission des odeurs nauséabondes et des gaz toxiques. D'autres dysfonctionnements aggravent cette situation déplorable notamment la présence des ordures solides et liquides non balayées à temps au niveau des sites de débarquement, le déchargement du poisson bleu sur des quais dépourvus des bouches d'eau potable et en état de travaux de fouille (quai pétrolier), caniveaux détériorés, mal protégés, voire inexistants sur certains segments, entraînant la stagnation des eaux usées, la pratique d'activités diverses sur les quais (vente des poissons à même le sol, écaillage, éviscérationŠ). On se demande alors si les autorités locales interpellées sur la gravité de la situation environnementale du port d'Agadir pourraient remédier à ces démissions flagrantes. Récemment, suite à l'acquisition d'une usine à Anza par un acquéreur autre que celui désiré et soutenu par la sphère de la wilaya, on privilégie alors, par compensation, le candidat perdant l'usine en question. Il se trouve, malheureusement, que cette notabilité favorisée au détriment des autres industriels s'est inondée de poisson de toutes parts à tel point que les charges débordantes ont jeté tout le port dans une pourriture meurtrière. Lors de l'opération de l'évacuation du poisson pourri, des ouvriers ont trouvé la mort asphyxiée par ces odeurs insupportables. Voilà donc où mènent l'égoïsme et le clientélisme ! Les malheurs du port d'Agadir ne s'arrêtent pas là. D'autres compartiments en pâtissent sous la houlette de cinq fonctionnaires de l'office national de pêche, dont les noms seront dévoilés prochainement. La piraterie journalière et au grand jour, à coup de milliards porte atteinte aux deniers publics. Car, comment expliquer l'arrestation à Tan-Tan d'une vingtaine de camions chargés de poisson, sans paiement des taxes ? Comment ces camions ont-ils pu sortir sans s'acquitter de la taxation de la charge et quelles sont les parties responsables de ce détournement à la sortie du port ? On ne cessera jamais de répéter que la responsabilité incomba aux agents chargés de la mission du contrôle relevant de l'ONP et les différentes administratives concernées. Le butin quotidien est collecté dans plusieurs points notamment à la halle au poisson, au poisson industrielŠ La tarification en noir est fixée à 100 DH par bateau de pêche. Toutes ces tâches de malversation sont soigneusement distribuées et coordonnées dans le labyrinthe de la pêche. Depuis l'avènement des nouveaux responsables, la situation s'aggrave, à cause des antécédents qui ont failli coûter l'éviction à leur auteur. D'autre part, il est à noter l'état des fascicules temporaires dépassant les chiffres requis conformément au nombre de bateaux. Malgré les pressions du ministère lui-même et les requêtes locales, la direction des ressources humaines arrête les inscriptions exagérées. Devant cette situation qui assène des coups durs aux ressources halieutiques, à l'économie nationale et à l'image de marque du pays, en plein processus de partenariat avec l'Union Européenne, il est grand temps de dépêcher sur le port d'Agadir une commission nationale d'enquête pour mettre à nu tous ceux qui nuisent au fonctionnement normal de la commercialisation du poisson, surtout les responsables qui détiennent les rênes des pirateries.