L'actualité au Maghreb a été marquée ces derniers jours par des informations inquiétantes en provenance de Tindouf en Algérie. Messieurs Mohamed Slimani et Hassan Tigbadar, deux journalistes de l'hebdomadaire marocain Assahra Al Ousbouïa, ont été retenus et assignés à résidence durant quatre jours dans leur hôtel à Tindouf après les avoir interrogés pendant trois heures, le samedi 18 septembre 2010. Les autorités algériennes les ont empêchés d'exercer leur métier de journalistes avant de les contraindre de regagner le Maroc, le mercredi 22 septembre 2010. Les deux journalistes étaient dépêchés à Tindouf pour couvrir l'arrivée de monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, un des cadres du front Polisario. Ce dernier avait déclaré dans une conférence de presse, tenue après la visite familiale de plus de quatre mois qu'il a effectuée à Smara, qu'il avait adressé une lettre au président du CCDH (Conseil Consultatif des Droits de l'Homme - Maroc) dans laquelle il annonce son intention de soutenir le projet d'autonomie au Sahara proposé par le Maroc. Il a également exprimé ses craintes de représailles de la part des dirigeants du front Polisario dès son retour dans les camps de Tindouf. Monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud a été effectivement cueilli à son arrivée à Tindouf le mardi 21 septembre 2010. Enlevé par des agents du front Polisario, il est depuis porté disparu. Rappelons qu'il n'a fait qu'exercer son droit d'exprimer pacifiquement une opinion concernant le conflit au Sahara. L'ASDHOM a toutes les raisons de s'inquiéter pour son intégrité physique. Elle condamne fermement cet enlèvement, tout comme elle condamne l'arrestation et le refoulement des deux journalistes marocains, les empêchant ainsi d'exercer librement leur métier. L'ASDHOM demande aux autorités algériennes et aux dirigeants du front Polisario de se conformer aux textes internationaux en matière de respect des droits de l'Homme, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui stipule dans son article 19 que « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.» L'ASDHOM renouvelle les préoccupations formulées par la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH), notamment lors des travaux de son deuxième conseil, tenu à Rabat le 15 mars 2009, sur le thème « Pour un Maghreb des droits humains sans frontières » en exigeant le respect de la liberté de la presse, la liberté d'opinion et la libre circulation entre les pays de la région. Paris, le 24 septembre 2010 Le Bureau Exécutif de l'ASDHOM