Plus de 22.000 Marocains sont bloqués à l'étranger depuis presque deux mois, faisant du Maroc l'un des rares pays à ne pas rapatrier ses ressoritssants. Malgré la promesse du gouvernement rien a été entrepris jusqu'à présent, au grand dam d'une partie de la société civile et de certains parlementaires. Le Comité national de suivi du dossier des Marocains bloqués, un collectif réunissant treize associations marocaines, a lancé mercredi 6 mail un appel pour faciliter le retour des Marocains empêchés de retourner dans leur pays. Dans une lettre ouverte adressée à la fois au chef du gouvernement, au ministre des Affaires étrangères et aux présidents des deux Chambres du Parlement, ses signataires demandent de «sauver les citoyens bloqués». Ils avertissent du «retard des autorités marocaines pour opérationnaliser leur rapatriement, conformément à (vos) responsabilités et les droits de la citoyenneté», lit-on dans la missive parvenue à Yabiladi. Le Comité demande aux responsables «d'annoncer un plan national et urgent pour le retour de l'ensemble des Marocains bloqués avec des délais et des dispositions précis ainsi que le budget» consacré au bon déroulement de l'opération. Les signataires réclament, par ailleurs, la «mise en place de toutes les mesures préventives à l'heure de l'accueil de nos citoyens ayant montré leurs dispositions à être placés en quarantaine». Sit-in et des questions écrites Cette lettre ouverte coïncide avec la publication, le même jour, d'un communiqué des Marocains bloqués, annoncant l'organisation de sit-in, pour le lundi le 11 mai, devant tous les consulats du royaume à travers le monde afin de réclamer leur retour. «Nous tenons l'Etat pour responsable de la situation inhumaine dans laquelle se trouvent les bloqués», accusent-ils. Et de conclure en demandant au Parlement et à la société civile d'exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il facilite leur retour au Maroc. Ibtissam Azzaoui, député du PAM, a rejoint cette mobilisation plaidant pour la fin du calvaire enduré depuis presque deux mois par plus de 22 000 Marocains. Aussi, elle a adressé une question écrite au ministre des Affaires des étrangères portant sur cette revendication. La parlementaire a également interpellé le ministre de la Santé sur les mesures préventive accompagnant l'accueil des Marocains bloqués. Le chef de la diplomatie a déjà souligné, le 23 avril, dans des déclarations à Yabiladi suite à son passage devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale, des Affaires islamiques et des MRE à la Chambre des représentants, que «le droit au retour est un droit naturel et indiscutable. Mais ce qui est évident n'est pas nécessairement approprié dans ce contexte exceptionnel». Nasser Bourita a notamment assuré que «l'opération doit se faire dans les meilleures conditions sans risque pour les bénéficiaires eux-mêmes, ni pour le reste de la population». Il avait également avancé que tous les Marocains bloqués ne pouvaient être rapatriés, en privilégiant les situations d'urgence qui devraient concerner environ 5 000 personnes. Mais même pour ces cas sensibles, aucune date n'avait été avancée.