Bien que l'inflation des prix des denrées alimentaires reste faible, la sécheresse poussera le Maroc à augmenter ses importations de blé pour combler la faible récolte nationale de cette saison agricole. En effet, la récolte de l'hiver 2020 ne se fera qu'en mai, au vu du retard des pluies, qui ont également modifié la période des semis. Dans une note d'information relative à la situation agricole au Maroc, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) explique en effet que les conditions de récolte dans les régions de Marrakech-Safi et Casablanca-Settat ont été fortement impactées par le manque de précipitations restées en-dessous de la moyenne, ainsi que les périodes de sécheresse qui deviennent de plus en plus longues. «Bien que les semis dans le nord du Maroc et dans la région orientale se soient déroulés à temps, les conditions météorologiques de sécheresse et les températures élevées de janvier à mars ont affecté la croissance et diminué le potentiel de rendement», ajoute la FAO. Par ailleurs, les pluies de fin mars et avril se sont avérées trop tardives pour permettre une reprise de la production céréalière hivernale. De ce fait, la superficie totale des céréales d'hiver à récolter cette année a connu une baisse de 20%, soit un passage de 4,7 millions d'hectares à 3,8 millions. Les prévisions indiquent une production céréalière totale d'environ 4,1 millions de tonnes, soit près d'un quart de moins que la récolte déjà touchée par les contraintes météorologiques de l'année dernière et environ 50% en dessous de la moyenne, s'inquiète l'institution onusienne. A elle seule, la production de blé devrait passer de 4,1 millions de tonnes récoltées l'an dernier à 3 millions de tonnes. Cette saison est doublement mise à mal par la pandémie mondiale du coronavirus, qui a nécessité des actions directes menées par le gouvernement auprès des agriculteurs. En plus de la suspension des droits de douane sur le blé tendre, l'exécutif a suspendu les droits de douane sur le blé dur, les lentilles, les pois chiches et les haricots, pour maintenir l'approvisionnement du marché national en préparation du mois de Ramadan.