Dans une étude qui sera publiée dans la revue scientifique Cretaceous Research, des chercheurs annoncent la découverte de trois nouvelles espèces de ptérosaures à partir de fossiles dénichés près d'Erfoud. Des espèces qui permettent de tracer l'évolution de cette espèce avant l'extinction des dinosaures. Les monts Kem-Kem, dans le Sud-est du Maroc, continuent de livrer leurs secrets aux paléontologues. Ainsi, dans une étude publiée dans l'édition de juin 2020 de la revue scientifique Cretaceous Research, une équipe internationale de scientifiques dirigée par l'Université Baylor annonce avoir identifié trois nouvelles espèces de ptérosaures africains. Une découverte basée sur des fossiles retrouvés dans le village de Beggaa, près d'Erfoud. «Les ptérosaures Pterodactyloidea ont subi une diversification dans le Jurassique supérieur et le Crétacé inférieur, suivie d'un événement majeur de renouvellement dans le Crétacé moyen, lorsque les ornithocheiridés et les azhdarchoïdes basaux ont été remplacés par les ptéranodontides, les nyctosauridés et les azhdarchidés dans le dernier Crétacé», expliquent les rédacteurs de l'étude. Toutefois, les schémas de renouvellement de cette espèce restent «obscurcis par le caractère incomplet des archives fossiles de ptérosaures», explique-t-on. Les fossiles des lits du Crétacé moyen Kem Kem du Maroc permettent ainsi d'offrir plus de précisions sur la diversité des ptérosaures de cette époque. Des prédateurs se nourrissant de poisson Ainsi, depuis les fossiles découverts, l'étude évoque plusieurs espèces, dont certaines ayant été découvertes ailleurs. Au total, la faune des ptérosaures de Kem Kem comprend au moins neuf espèces, dont cinq sont ornithocheiridés : un ornithocheirids Siroccopteryx Moroccensis, un Coloborhynchus fluviferox, un Anhanguera piscator, un Ornithocheirus simus et un Coloborhynchus. «Les fossiles de ptérosaures sont très rares, la plupart étant trouvés en Europe, en Amérique du Sud et en Asie», explique Megan Jacobs, doctorante en géosciences à l'université Baylor et principal auteure de l'étude, citée par Futura Sciences. «Malgré leurs trois à quatre mètres d'envergure, ces ptérosaures étaient de véritables poids plumes, avec des os aussi fins que du papier et remplis d'air, très semblables à ceux des oiseaux. Cela a permis à ces créatures d'atteindre des tailles incroyables tout en étant capables de décoller et de s'envoler», décrit la scientifique. Image d'illustration. / DR Cité par The Guardian, une porte-parole de l'Université de Portsmouth, a expliqué que «ces prédateurs avaient survolé un monde dominé par d'autres prédateurs, notamment des chasseurs ressemblant à des crocodiles et des dinosaures carnivores». «Fait intéressant, les herbivores tels que les sauropodes et les dinosaures ornithischiens étaient rares», à l'époque, ajoute-t-elle. Elle précise que ces dinosaures repéraient et saisissaient ainsi des poissons grâce leur bec garni de longues dents en forme d'épi. «Les gros ptérosaures comme ceux-ci auraient pu se nourrir sur de grandes distances, comme les oiseaux actuels tels que les condors et les albatros», déclare-t-elle. Pour sa part, le professeur David Martill, paléontologue à l'Université de Portsmouth a estimé qu'il s'agit de l'«âge d'or pour découvrir les ptérodactyles», en se félicitant de cette découverte des trois nouvelles espèces.