La capitale saoudienne connaît un ballet diplomatique maghrébin. Les présidents algérien et mauritanien ainsi que deux émissaires du roi Mohammed VI y sont sur place. Fouad Ali El Himma et Nasser Bourita sont depuis hier à Riyad, pour préparer une éventuelle visite du roi Mohammed VI à ce pays, indique le site saoudien Elaph proche du pouvoir. Le média précise que le conseiller du roi et le ministre des Affaires étrangères auraient été reçus par le roi Salmane et son fils Mohamed, le prince héritier. Ce déplacement intervient dans un contexte marqué par un réchauffement des relations entre deux pays. En témoigne la tenue, mardi 3 décembre à Rabat, de la deuxième session de la commission militaire mixte maroco-saoudienne, un mécanisme mis en place après la conclusion de l'accord de coopération militaire en décembre 2015. Au cours de la rencontre, les deux parties ont examiné la planification des activités pour l'année 2020. La session a été précédée par la tenue, le 21 novembre 2019 à Casablanca au siège de la CGEM, du Conseil des affaires maroco-saoudien. A ces deux indicateurs, il est lieu de noter la reprise des visites de hauts responsables saoudiens au Maroc. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan Al Saud, s'est rendu à Rabat le 12 décembre à l'occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire de l'acte fondateur de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Le 24 février, le président du Conseil saoudien de la Choura, Abdullah Ibn Muhammad Al-Sheikh, a été reçu dans la capitale par le président de la Chambre des représentants et Nasser Bourita. Abdelmajid Tebboune et Ould Ghazouani sont aussi en Arabie saoudite Parallèlement à la présence à Riyad du conseiller du roi et du chef de la diplomatie, la capitale saoudienne connait un ballet diplomatique maghrébin avec les arrivées des présidents algérien et mauritanien. Ould El Ghazouani a déjà eu des entretiens avec le roi Salmane. Les deux chefs d'Etats ont présidé, d'ailleurs cet après-midi, la cérémonie de signature de quatre accords et mémorandums de coopération, indique l'agence SPA. La même source a déjà annoncé l'atterrissage de l'avion qui transportait Abdelmajid Tebboune à l'aéroport de Riyad. Au-delà du cadre bilatéral de toutes ces visites, les visites au royaume wahhabite le même jour par des responsables marocains et algériens ne relèvent pas du simple hasard. Cela remet en scelle une éventuelle médiation saoudienne entre Rabat et Alger, similaire que celle menée le roi Fahd au début des années 1980 ayant conduit au premier sommet du 26 février 1983 sur la frontière algéro-marocaine entre le roi Hassan II et le président Chadli Bendjedid à la frontière d'Oujda. Une rencontre qui s'est répétée en mai 1987 dans les mêmes lieux. «Il est encore prématuré de parler d'une prochaine rencontre de haut niveau. La politique algérienne n'a pas changé avec l'avènement de Tebboune. Actuellement, les dirigeants en Arabie saoudite sont beaucoup plus préoccupés par assurer les conditions de réussite du cinquième somment Ligue arabe-Union africaine qu'ils organisent chez-eux. Ils ne souhaitent pas que le Maroc le boycotte à cause de la participation du Polisario», explique une source à Yabiladi. D'autres pays arabes pourraient opter pour la chaise vide par solidarité avec Rabat. Au quatrième sommet de 2016 à Malabo, huit Etats dont l'Arabie saoudite s'étaient d'ailleurs retirés pour le même motif. Or, la question de la participation du mouvement de Brahim Ghali au prochain conclave a déjà été examinée, le 6 février à Alger, lors des entretiens entre Abdelmajid Tebboune et le ministre saoudien des Affaires étrangères.